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Dans un contexte marqué par une croissance économique vigoureuse estimée à 6,2% en 2024, l'UEMOA enregistre une amélioration notable de ses indicateurs du marché du travail au 4e trimestre de la même année. C'est ce que révèlent les dernières données publiées par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), à partir d'enquêtes réalisées dans les principales agglomérations des huit pays membres.
Taux d'occupation en hausse : plus d'un actif sur deux a un emploi
Le taux d'occupation – qui mesure la part des personnes en âge de travailler et qui ont effectivement un emploi – est ressorti à 53,8%, contre 51,3% au trimestre précédent. En clair, cela signifie que plus d'une personne sur deux, en âge de travailler, est employée dans ces zones urbaines, avec une progression de 2,5 points de pourcentage (pdp) en seulement trois mois.
Ce rebond du taux d'occupation traduit une dynamique positive en matière de création d'emplois dans les grandes villes, que ce soit dans le secteur formel ou informel, traditionnellement très présent en Afrique de l'Ouest.
Taux de chômage en recul, mais encore fragile
Autre indicateur phare : le taux de chômage, selon la définition du Bureau international du travail (BIT). Il correspond à la proportion de la population active (personnes en âge de travailler et disponibles pour travailler) qui est sans emploi mais à la recherche active d'un travail.
Ce taux est descendu à 11,6% au 4e trimestre 2024, contre 13,7% trois mois plus tôt, soit une baisse de 2,1 points de pourcentage. Par rapport à la même période de 2023, le recul est plus modeste, à 0,4 point, mais reste significatif.
L'analyse par genre montre que les femmes sont proportionnellement plus exposées au chômage. Leur taux s'établit à 14,6%, contre 8,6% pour les hommes. Toutefois, cette catégorie a enregistré la plus forte baisse trimestrielle (-2,8 pdp pour les femmes, contre -1,2 pdp pour les hommes), ce qui peut signaler une amélioration de leur accès à l'emploi, notamment dans certains secteurs de services ou de commerce.
L'évolution est également favorable du côté des jeunes. Chez les 15-24 ans, catégorie la plus exposée au chômage structurel, le taux a chuté de 6,6 points à 20,6%, témoignant d'un possible effet des politiques de soutien à l'emploi ou d'une reprise saisonnière dans certains secteurs. Pour les 25-34 ans, le recul est de 3,2 points à 16,3%, tandis que les adultes de 35-64 ans enregistrent une baisse plus modérée (-0,4 point) à 8,5%, ce qui suggère un marché plus stable dans cette tranche d'âge.
Le suivi de l'emploi et du chômage constitue un baromètre fondamental de la santé économique. Un taux d'occupation élevé indique une utilisation plus efficace de la main-d'œuvre disponible, ce qui stimule la consommation, améliore les revenus des ménages et renforce la croissance. Inversement, un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes, peut fragiliser la cohésion sociale et freiner le développement économique.
Même si ces chiffres sont encourageants, ils concernent uniquement les zones urbaines, où l'économie est souvent plus dynamique. Ils ne reflètent donc pas nécessairement la situation dans les zones rurales, où le sous-emploi demeure important.
Dr Ange Ponou
Publié le 18/04/25 15:10
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