Un an après son lancement officiel, le projet Taxi Gab+ visant à moderniser la flotte de taxis à Libreville (et dans d'autres villes du pays), glisse doucement vers une phase de stabilisation et de maturation, mais aussi de redressement et de sanction. Selon Curt Myricks Fouty Obeye, Directeur Général de la structure, environ 85 à 90% des bénéficiaires respectent leurs engagements contractuels, ce qui est présenté comme " très encourageant ".
Lancé avec 417 véhicules lors de sa première phase, le programme Taxi Gab a rapidement pris de l'ampleur avec une deuxième vague de 399 taxis déployés à Libreville, Port-Gentil, Franceville et Oyem. Cette phase 2 a suscité un fort engouement, avec 2772 candidatures déposées pour seulement 720 bénéficiaires retenus, preuve de l'intérêt croissant pour ce dispositif présenté comme un levier majeur de modernisation du transport urbain.
Malgré la dynamique positive, la discipline financière reste l'un des principaux défis du programme. Chaque bénéficiaire doit s'acquitter d'une redevance journalière de 20000 FCFA, destinée à garantir la viabilité économique du dispositif et le remboursement progressif des véhicules. Or, plusieurs d'entre eux peinent à maintenir leur rythme de paiement, compromettant la trésorerie du projet et son équilibre financier global. Des manquements opérationnels entre défaut d'entretien, sous-traitance illégale des véhicules ou non-respect des clauses contractuelles, alourdissent également les coûts de maintenance et fragilisent la rentabilité du modèle.
C'est dans ce contexte que 19 bénéficiaires ont été exclus définitivement du programme, pour non-respect grave ou répété des engagements allant d'impayés persistants, à des défauts d'entretien, en passant par des comportements jugés nuisibles à l'image du projet. Cette mesure de rigueur apparaît comme un électrochoc nécessaire, selon la direction, pour préserver la viabilité du dispositif. Un an plus tard, le bilan de Taxi Gab+, projet soutenu par Oligui Nguéma himself, souligne les difficultés opérationnelles dans la reprise en main du secteur des transports urbains.
Idrissa Diakité
La Rédaction
Publié le 10/10/25 10:54