Le développement de la Côte d'Ivoire est depuis l'indépendance portée par la dynamique de son secteur agricole qui a su se diversifier. Une réalité encore visible aujourd'hui avec des filières qui continuent d'être un pilier important de son économie, générant 22% du PIB. Au nombre des instruments mis en place en vue d'assurer un développement agricole pérenne, il y a le FIRCA, le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles, un outils qui assure depuis 2003 le financement de la recherche et la vulgarisation des innovations dans l'agriculture.
Après vingt ans d'intervention, l'institution qui fait aujourd'hui partie intégrante de l'écosystème agricole, a marqué le coup avec une célébration ce 13 octobre autour du thème " FIRCA, quel positionnement pour une contribution efficace au développement structurel durable de l'économie agricole ivoirienne, après 20 ans d'existence ".
C'est à partir de 1992 que l'Etat ivoirien a engagé une profonde restructuration de ses services agricoles et de recherche. Ce processus a vu la création de l'ANADER en 1993 pour l'encadrement agricole, et le CNRA en 1998 pour la recherche scientifique agricole. Et pour financer ces activités, la réforme va donner lieu la création d'un fonds, le FIRCA, en 2003.
" Le FIRCA a, depuis sa mise en place, favorisé la recherche appliquée, la formation, le transfert de technologies, et a ainsi contribué à améliorer la productivité des exploitations et à accroitre le revenu des producteurs ", a partagé le ministre en charge de l'Agriculture Kobenan Adjoumani.
En 20 ans, ce sont plus de 1 000 projets qui ont été financés pour un coût global de "près de 200 milliards FCFA" au profit de 28 filières. Des investissements qui " touchent en moyenne, plus d'un million de producteurs chaque année, à travers les programmes d'assistance technique, de formation aux métiers et d'appuis divers aux OPA (organisations professionnelles agricoles) et associations de producteurs ", a souligné le ministre.
Le fonds qui mobilise des ressources auprès de l'Etat et de partenaires techniques, mais se finance également à travers de prélèvements sur les filières agricoles. Ses services bénéficient à 28 filières, allant des cultures d'exportation (cacao, café, noix de cajou, hévéa, ...) aux cultures vivrières (igname, manioc, maïs, légumes, …) en passant par l'élevage animale et halieutique.
Durabilité
Au-delà de l'appui au développement des filières, le FIRCA s'est approprié les nouveaux enjeux liés au changement climatique. " Face au dérèglement climatique qui devient un défis majeur pour le pays, le fonds est engagé dans la réadaptation de ses interventions afin de contribuer à la résilience et à la durabilité de ses filières ", a indiqué Kassoum Koné, le président du conseil d'administration du Fonds.
Aussi, le FIRCA a-t-il élargi son champ d'action à la lutte contre le changement climatique, le développement inclusif et l'inclusion financière des acteurs agricoles. Et dans cette dynamique, il a obtenu e depuis 2020 l'accréditation du Green Climate Fund, le fonds Vert pour le Climat, une institution mondiale qui offre un guichet de financement concessionnel pour les projets à impact durable, y compris dans l'agriculture. Un sésame qui lui ouvre une bonne fenêtre pour mobiliser de nouvelles ressources pour renforcer son accompagnement au secteur.
Les festivités de ces 20 ans, qui ont démarré depuis le 29 avril dernier, permettront, outre de faire le bilan, de mener des réflexions pour l'avenir dans un contexte où les questions de durabilité sont devenus d'importants leviers de compétitivité et où la souveraineté alimentaire devient un objectif pressant pour les autorités ivoiriennes.
La Rédaction
Publié le 20/10/23 17:36