Le Burkina Faso a enregistré une légère progression de sa dette publique sur les six premier mois de l'année. Les chiffres officiels révèlent une augmentation de l'encours de la dette, atteignant 7 354,54 milliards FCFA (12,10 milliards USD) au cours du premier semestre 2024. Cette hausse de 5,9 % par rapport à fin 2023 s'explique principalement par l'accroissement des engagements financiers contractés auprès des créanciers intérieurs (+629,67 milliards FCFA). Pour rappel, l'encours de la dette par rapport au PIB s'élèverait à 56,1 % à fin décembre 2023, contre 56,3 % l'année précédente.
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Une structure de la dette marquée par la prédominance de la dette intérieure
La dette du Burkina Faso est essentiellement composée de dettes intérieures (57 %) et extérieures (43 %). La dette intérieure, constituée en grande partie de Bons et Obligations du Trésor, a connu une hausse de 5,4 % sur la période pour s'établir à 4 195,26 milliards FCFA. Les autorités ont levé plus de 482 milliards de FCFA sur le marché sous-régional pour financer leurs besoins durant cette période. La dette extérieure a progressé de 6,5 %, principalement en raison de nouveaux emprunts contractés auprès des créanciers multilatéraux (+171,75 milliards FCFA). Les fluctuations des taux de change (+19,6 milliards FCFA) ont également contribué à alourdir le poids de cette dette.
Un service de la dette en baisse mais des taux d'intérêt élevés
Malgré l'augmentation de l'endettement, le service de la dette (531,51 milliards FCFA) a légèrement diminué de 8 % au premier semestre 2024. Cette baisse est principalement due à une meilleure gestion de la dette et à des conditions de refinancement plus favorables pour certains emprunts. Le service de la dette se répartit entre 87,08 milliards FCFA payés aux créanciers extérieurs et 444,43 milliards FCFA aux créanciers intérieurs.
Cependant, les taux d'intérêt sur la dette intérieure demeurent élevés, ce qui alourdit le coût de la dette pour l'État. Les rendements offerts sur le marché de la dette souveraine approchent les 10 % (oscillant régulièrement dans la fourchette de 8% à 9%, avec des pics proches de 10%). De plus, la part de la dette extérieure libellée en devises étrangères hors euro augmente les risques de change et renchérit le coût de la dette.
Mamadou Diao BARRY
La Rédaction
Publié le 07/11/24 14:53