Afrique subsaharienne : En 2025, 13 pays vont dépasser la barre de 70% de dette/PIB contre 6 en 2018

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Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, le FMI estime qu'en 2025, le ratio d'endettement moyen en Afrique subsaharienne devrait s'établir à 59,3 % du PIB en 2025. En léger repli par rapport au 59,7 % que la Région devrait enregistrer en 2024, ce taux traduit, selon le FMI "des efforts d'assainissement budgétaire" de la part des pays.

Concrètement, l'institution basée à Washington s'attend à ce que plus des deux tiers des pays de la région adoptent des mesures de consolidation budgétaire qui se traduiront par une augmentation des recettes intérieures et de réduction des dépenses afin de diminuer les déficits budgétaires que finance la dette. "Pour augmenter leurs recettes, plusieurs pays prévoient de s'appuyer sur des mesures visant à élargir l'assiette fiscale et à réduire les exonérations, ainsi que sur des efforts visant à améliorer l'administration fiscale et à promouvoir la numérisation". 

Voir aussi : Afrique subsaharienne : Le classement des économies à forte croissance en 2024 et 2025

Par ailleurs, indique le Fonds, le revers de cette politique budgétaire prudente est la moitié des pays en voie de consolidation vont réduire leurs dépenses d'investissements, affectant la croissance sur le moyen et long terme. 

Les plus et les moins endettés

Malgré un léger repli de l'endettement qui est annoncé, l'Afrique subsaharienne reste sur une dynamique croissante de sa dette depuis au moins 17 ans. Elle était de 23,1% du PIB en 2008, a dépassé la barre de 50% en 2020 avant de titiller les 60% en 2024. Une évolution qui a été corrélée à divers chocs exogènes mondiaux tels que la pandémie de covid-19, la guerre en Ukraine et la crise climatique. Le rapport du FMI permet également de constater que 14 pays atteindront en 2025, le taux d'endettement de 70% du PIB contre 6 en 2018. Dans plusieurs pays comme ceux de la zone franc, il s'agit du taux au-delà duquel la dette n'est plus considérée comme soutenable. 

 

De ce point de vue, le Cap Vert (107,2%), le Mozambique (96,47%), le Congo (89,04%, le Burundi (80,36%) et le Malawi (82,28%) seront les pays les plus endettés de la région en 2025. Le Sénégal (80,48%) et le Gabon (79,96%) ont intégré le cercle des États dont la dette est problématique à l'issue d'audits des comptes publics qui ont révélés des dettes cachées par les précédentes administrations respectives. La Côte d'Ivoire devrait maîtriser son taux d'endettement en le ramenant à 55,9% du PIB en 2025 contre 59,28% en 2024, de même que le Burkina Faso qui passera de 57,36% à 56,04% entre les deux périodes.

Dans le bas du tableau, la RDC (5,95%), le Botswana (22,05%) et le Tchad (32,43%) seront mathématiquement les pays les moins endettés de la région, même si une dette publique faible n'est pas nécessairement un signe de bonne santé économique. 

Des taux toujours aussi élevés

Avec l'emballement de la dette africaine, les primes de risque ont également grimpé. Par exemple, explique le FMI, les rendements des émissions d'euro-obligations oscillent entre 7,6 à 10,7% pour les instruments émis en 2024, contre une moyenne de 6,75 % au cours de la période 2015-2019. Par conséquent, le service de la dette continue d'être élevé, et les frais d'intérêt pour environ un quart des pays de la région dépassent 20 % de leurs revenus intérieurs. "Le fardeau croissant du service de la dette érode les ressources disponibles pour les dépenses de développement".

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 04/11/24 14:52

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