Le groupe britannique Globeleq qui gère les centrales de Kribi (216 MW) et de Dibamba (86 MW) au Cameroun a annoncé ce 24 janvier 2025 avoir réduit sa production d'électricité en raison d'impayés d'ENEO, la société en charge de commercialiser l'énergie électrique à travers le pays. Globeleq évoque des factures non réglées s'élevant à 137 milliards FCFA (217 millions USD environ) ce qui compromet son fonctionnement.
"Cette situation non sollicitée et dommageable, ne permet pas à nos entreprises de conduire les programmes de maintenances programmées ou imprévues, nécessaires à garantir une production d'électricité en toute sécurité pour les équipements et le personnel des centrales de Kribi et Dibamba", a indiqué la société dans un communiqué. Globeleq fournit environ 20 % de l'électricité consommée au Cameroun ce qui signifie que ce rationnement, dont les proportions n'ont pas été définies, devrait perturber l'approvisionnement à l'échelle nationale. Cela vient en rajouter au calvaire des Camerounais qui subissent déjà des délestages au quotidien en raison de la réduction du débit d'eau sur le barrage de Memve'ele (211 MW) dans le sud du pays, mais aussi à cause des pannes répétitives sur les réseaux de transport et de distribution.
Ce n'est pas la première fois que Globeleq réduit ou suspend même son approvisionnement pour forcer son client (ENEO) à régler ses factures. En septembre 2024, la centrale à gaz de Kribi avait été totalement mise à l'arrêt tandis qu'entre novembre et décembre 2023 les deux unités avaient arrêté d'injecter le moindre mégawatt dans le réseau, plongeant une partie du pays, dont Yaoundé la capitale, dans le noir.
Eneo pour sa part justifie son insolvabilité par le fait que lui également ne parvient pas à se faire payer par ses clients et principalement l'État du Cameroun et ses entités (entreprises, établissements…). Au 30 septembre 2023, la société contrôlée par Actis réclamait 234 milliards de FCFA à Yaoundé.
Voir aussi : Cameroun : L'État enclenche le processus de rachat des actifs d'Actis dans ENEO
Globeleq indique avoir amorcé des discussions avec l'État et Eneo pour l'apurement de son passif afin de relancer à plein régime ses centrales. "La conclusion positive des discussions en cours et la mise en œuvre effective des mesures financières envisagées par le Gouvernement permettront la remise en service complète des centrales de Kribi et Dibamba".
Autre perspective optimiste, c'est l'augmentation de la production du barrage hydroélectrique de Nachtigal. EDF, qui contrôle cette infrastructure à travers NHPC, a récemment annoncé avoir injecté 60 MW supplémentaires au réseau électrique national portant sa participation à 360 MW.
La Rédaction
Publié le 24/01/25 14:48