La politique monétaire dans la zone CEMAC a clairement changé d'orientation depuis juin 2024, après que la BEAC a réactivé ses opérations d'injections hebdomadaires de liquidités. Cet assouplissement intervient après un cycle de resserrement monétaire qui a débuté en décembre 2021 dans le but de juguler les pressions inflationnistes dans la région.
Désormais, la Banque centrale veut renflouer les banques pour doper l'offre de crédit et stimuler la croissance qui devrait ralentir cette année, selon ses propres projections. C'est ainsi que dans le cadre de ses opérations d'open market, l'institution a suspendu les ponctions de liquidités et propose désormais d'injecter, toutes les semaines, 250 milliards FCFA (423,4 millions USD) dans le circuit bancaire, contre 120 milliards FCFA/semaine en juin dernier. D'une maturité de sept jours, ces offres permettent à la BEAC de piloter la liquidité bancaire à court terme et d'influencer les taux d'intérêts sur le marché du crédit. L'opération de cette semaine s'est refermée avec une sursouscription de 169%. En besoin de liquidités, les banques ont sollicité 423 milliards FCFA sur les 250 milliards FCFA proposés.
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Toutefois, malgré la forte demande, la BEAC gagnerait à réduire son taux directeur afin de doper l'offre de crédit auprès des agents économiques. Le coût moyen de crédit dans la région est de 9,71% au 2e trimestre, avec des pays qui atteignent 18%, ce qui ralentit l'investissement.
Par ailleurs, en plus de ses injections de court terme, la Banque centrale pourrait envisager de réactiver ses offres de long terme (de 1 à 12 mois) propices à l'investissement.
Rappelons qu'au cours de la dernière réunion du Comité de politique monétaire, la croissance économique de la région a été projetée à 3,3% en 2024, contre 3,6% en début d'année.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 06/09/24 17:59