Droits de douane américains : Le FMI tire la sonnette d’alarme sur un risque mondial croissant

Alors que la croissance mondiale reste fragile, la récente décision des États-Unis d'imposer des droits de douane massifs à la quasi-totalité de leurs partenaires commerciaux provoque un électrochoc dans les milieux économiques internationaux. Le Fonds monétaire international (FMI), par la voix de sa directrice générale Kristalina Georgieva, n'a pas tardé à réagir, appelant à la prudence face à une mesure qui pourrait exacerber les tensions commerciales et miner davantage la confiance des investisseurs.

‘'Il est manifeste que ces mesures font peser un risque important sur les perspectives internationales dans un contexte de croissance atone'', a-t-elle déclaré le 3 avril dernier, tout en précisant que son institution en étudiait actuellement les implications macroéconomiques.

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L'avertissement du FMI intervient à un moment critique. Depuis plusieurs trimestres, les grandes institutions alertent sur un ralentissement global de l'économie alimenté par des taux d'intérêt élevés, des incertitudes géopolitiques persistantes et un climat des affaires assombri par la montée du protectionnisme. Dans ce contexte, les nouvelles barrières tarifaires américaines pourraient servir de catalyseur à une nouvelle vague d'instabilité économique.

Le retour du protectionnisme américain

Cette décision marque une nouvelle étape dans l'agenda économique de Washington, où la rhétorique en faveur de la ‘'souveraineté industrielle'' prend désormais des allures de politique commerciale offensive. Après une décennie marquée par des conflits commerciaux sino-américains, ces nouveaux droits de douane élargissent considérablement le spectre des tensions.

Les conséquences ne se limiteront pas aux seuls échanges bilatéraux. En amplifiant l'incertitude et en perturbant les chaînes d'approvisionnement mondiales, ces mesures risquent de peser sur les investissements productifs et les flux commerciaux mondiaux. Pour les pays émergents et en développement, dont la croissance dépend en grande partie de l'ouverture commerciale, la facture pourrait être particulièrement salée.

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‘'Il est important d'éviter des décisions susceptibles de nuire davantage à l'économie mondiale'', insiste Kristalina Georgieva, plaidant pour un retour au dialogue et à la coopération internationale.

L'institution financière a aussitôt indiqué qu'il publierait une première évaluation chiffrée de l'impact de ces mesures dans ses prochaines ‘'Perspectives de l'économie mondiale'' attendues à l'occasion des réunions de printemps avec la Banque mondiale.

Dr Ange Ponou

Publié le 07/04/25 09:16