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Le Ghana, premier producteur d'or d'Afrique, renforce sa lutte contre la contrebande qui prive le pays de milliards de dollars de recettes chaque année. Mardi, le président John Dramani Mahama a annoncé la création d'un groupe de travail spécial appuyé par les forces de sécurité, une initiative inédite à l'échelle nationale pour freiner le commerce illégal du métal précieux.
Composé de militaires et de policiers, ce nouveau dispositif entend non seulement traquer les réseaux de contrebande, mais aussi restaurer la transparence dans le secteur aurifère. Pour inciter les citoyens à collaborer, le gouvernement prévoit de récompenser les informateurs à hauteur de 10 % de la valeur de l'or intercepté grâce à leurs signalements.
Cette mesure vient compléter les efforts déjà engagés ces dernières années pour encadrer l'exploitation artisanale, qui reste un vivier important d'activités illégales et de pertes fiscales. Conscient que ces actions ponctuelles n'ont pas suffi, le gouvernement change de cap avec des réformes plus globales et structurées.
L'un des piliers de cette nouvelle stratégie est le GoldBod, un conseil national de l'or mis en place début 2025. Grâce à cette plateforme, 55,7 tonnes d'or ont pu être officiellement exportées en l'espace de cinq mois, générant des recettes estimées à 5 milliards de dollars. Selon le président Mahama, cette centralisation permet au pays de capter des revenus qui, auparavant, échappaient entièrement à l'économie nationale.
Le gouvernement ghanéen ne compte pas s'arrêter là. Il prévoit, d'ici 2026, d'instaurer un système de traçabilité complet de l'or, de passer à l'exportation d'or raffiné et de se doter d'un laboratoire certifié ISO pour garantir la qualité du métal. Un centre dédié à la transformation locale est également envisagé pour mieux valoriser les ressources nationales.
Alors que le prix de l'or a connu une envolée de 25 % depuis le début de l'année, atteignant un record de 3 500 dollars l'once en avril, les pays ouest-africains rivalisent d'initiatives pour maximiser les retombées de cette manne. Certains régimes militaires, comme ceux du Mali ou du Burkina Faso, optent pour des approches radicales, avec des nationalisations ou des renégociations de contrats. D'autres, à l'image du Ghana ou de la Côte d'Ivoire, privilégient des réformes graduelles, fondées sur l'amélioration des mécanismes de redevances et le partage plus équitable des profits.
Avec cette task force et les réformes à venir, le Ghana affirme sa volonté de protéger ses ressources stratégiques et de bâtir un secteur aurifère plus transparent, plus rentable et davantage au service de son développement.
La Rédaction
Publié le 08/07/25 16:10
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