La Centrafrique décroche un financement de 35 milliards FCFA auprès du FMI pour soutenir ses finances

ISIN : BRVMC0000000 - Ticker : BRVMC

La République centrafricaine (RCA) vient d'obtenir un nouveau soutien financier du Fonds monétaire international (FMI). À l'issue des troisième et quatrième revues de son programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), le conseil d'administration de l'institution de Bretton Woods a approuvé, le 7 juin 2025, un décaissement immédiat de 43,22 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 35 milliards de francs CFA. Ce financement vise à répondre aux pressants besoins de la balance des paiements du pays et à maintenir les dépenses essentielles dans les services publics de base, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation.

Ce nouveau décaissement porte à 92,29 millions de DTS soit environ 74,6 milliards FCFA le total des fonds déjà versés à la Centrafrique dans le cadre de l'accord FEC approuvé en avril 2023. Ce programme triennal, d'un montant total de 147,48 millions de DTS (près de 119 milliards FCFA), s'inscrit dans un effort coordonné des partenaires techniques et financiers pour soutenir les réformes structurelles du pays dans un contexte de grande fragilité.

Voir aussi- RCA : Le FMI revoit ses prévisions de croissance à la hausse malgré des défis persistants

En plus de ce décaissement, le conseil d'administration du FMI a accordé plusieurs dérogations à la RCA, notamment pour non-respect de certains critères de performance budgétaire à fin juin et décembre 2024. Il a également validé la revue des assurances de financement, confirmant que le programme reste suffisamment financé malgré les écarts constatés dans l'exécution budgétaire.

Selon les projections du FMI, l'économie centrafricaine devrait croître de 3 % en 2025, contre 1,9 % en 2024. Ce rebond serait porté par une meilleure fourniture d'énergie, le redressement des activités minières, les investissements dans les infrastructures et un environnement sécuritaire en voie d'amélioration. Parallèlement, l'inflation, dopée ces derniers mois par la hausse des prix à la pompe, devrait ralentir, en partie grâce aux baisses tarifaires intervenues en mai.

Toutefois, les risques restent élevés. Les résultats du programme sont jugés ''mitigés'' par l'institution de Washington. Seuls trois des six critères de performance fixés pour la période ont été atteints. En particulier, le déficit primaire intérieur a dépassé les cibles convenues, atteignant 4,9 % du PIB en 2024. Il devra être ramené à 2,1 % en 2025, moyennant un resserrement budgétaire et une meilleure mobilisation des recettes, grâce à un renforcement du respect des obligations fiscales.

Le FMI insiste également sur la nécessité d'une réforme en profondeur du marché des carburants. Malgré une amélioration de l'approvisionnement et des baisses de prix récentes, les coûts à la pompe restent élevés en raison de circuits d'importation opaques et peu concurrentiels. L'audit des coûts et marges dans la chaîne de distribution, ainsi qu'une gestion transparente des dons en produits pétroliers, sont jugés cruciaux pour assainir le secteur.

Voir aussi- La Centrafrique rejoint le système de diffusion de données économiques du FMI, gage de transparence 

Sur le plan structurel, des progrès sont signalés dans la numérisation de l'administration fiscale et des finances publiques, ainsi que dans le renforcement de la Cour des comptes et de l'Agence nationale d'investigation financière (ANIF). Le FMI salue aussi l'adoption d'un nouveau code forestier et les efforts vers une meilleure régulation du secteur minier, deux piliers du potentiel de croissance du pays.

Le programme reste tributaire d'un soutien politique fort, surtout à l'approche des élections, période généralement propice aux dérapages budgétaires. Le FMI appelle à une gestion rigoureuse des dépenses pour éviter l'accumulation d'arriérés et garantir l'efficacité des investissements sociaux. L'institution souligne par ailleurs l'importance de la mise en œuvre du Plan national de développement (PND) 2024–2028, qui pourrait servir de catalyseur pour l'aide des bailleurs et les flux d'investissements privés.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 10/06/25 09:30

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

ACTUALITES RELATIVES
13/06/2025 BOAD Development Days : ‘’Financer le développement autrement ou renoncer à l’émergence’’
13/06/2025 Côte d’Ivoire : Plus de 27 millions de tentatives de cyberattaque détectées en 2024
13/06/2025 Cameroun: Le cimentier Suisse Lafarge renforce ses capacités de production et vise le Tchad
13/06/2025 Congo: L'italien Eni se dote d'une nouvelle base logistique pour renforcer ses activités gazières
13/06/2025 Sénégal : Les raisons de la suspension du contrat de fourniture d’électricité de la SENELEC au Congo
13/06/2025 ‘’Soyons des créateurs d’avenir’’ : La BOAD s’affirme comme catalyseur du développement dans l’UEMOA
13/06/2025 Wave s’allie à CBC Bank pour proposer une gamme de services de paiement au Cameroun
12/06/2025 Ghana : Une usine de production de véhicule électrique en projet