Le Cameroun cherche un partenaire pour développer le gisement de rutile d’Akonolinga, abandonné par Eramet

Le Cameroun étudie la possibilité de relancer le développement du projet rutilifère d'Akonolinga dans le centre du pays, après le départ, il y'a un an, de la société Eramet. Dans une interview accordée à Investir au Cameroun, Serge Boyogueno, le Directeur général de la Sonamines, la société qui représente les intérêts de l'État dans le secteur minier, a indiqué qu'il peaufinait une stratégie pour exploiter le gisement. 

"Il sera question de mettre en place une société d'exploitation, au sein de laquelle la Sonamines et le partenaire auront des actions arrêtées d'accord parties, suivant leurs capacités financières et techniques, et se partageront les bénéfices au prorata de leurs actions. Pour ce cas précis, plusieurs stratégies existent également pour financer la contrepartie de la Sonamines dans la joint-venture", a-t-il indiqué.

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Pour justifier son retrait du projet en octobre 2023, Eramet a indiqué qu'au terme de 4 années, les travaux de recherche ont démontré que le projet n'était pas économiquement viable. Selon le groupe français, seulement ¼ des ressources identifiées présentaient une teneur suffisante pour une exploitation rentable. "Aucun investisseur n'est prêt à injecter 180 millions d'euros dans un projet pour n'en gagner que 30 millions en cinq ou 6 ans", avait réagi Loïse Tamalgo, l'Administrateur Général d'Eramet Cameroun.

Interrogé sur la rentabilité économique du projet, Serge Boyogueno a estimé qu'il fallait relativiser la question. " Il ne s'agit pas seulement de rentabilité du projet, mais beaucoup plus du fait que le site ne répond pas aux standards de ce groupe minier, qui est respectivement premier, quatrième et cinquième producteur mondial de manganèse, de zircon et de matières premières titanifères à haute teneur(rutile, le leucoxène et l'ilménite, Ndlr) ". 

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Selon les études menées par Eramet, le projet de rutile d'Akonolinga  peut livrer en moyenne 350.000 tonnes de minerais par an sur cinq ans. En relançant le projet, la Sonamines s'inscrit en droite ligne de la stratégie du gouvernement camerounais qui veut davantage monétiser son potentiel minier face à une baisse de la production pétrolière en raison du vieillissement des champs. Pour attirer les investisseurs, le Cameroun s'est doté en fin d'année dernière d'un nouveau code minier et entre 2023 et 2024, le pays a délivré 3 permis d'exploitation. Malgré son immense potentiel, l'exploitation minière dans ce pays n'est assurée que par le secteur artisanal et les recettes générées représentent moins de 1% du PIB.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 22/09/24 13:51