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Le gouvernement camerounais a inscrit une enveloppe exceptionnelle de 46 milliards FCFA dans sa loi de finances rectificative 2025 afin de racheter les parts du groupe français Geocoton dans la Société de développement du coton (Sodecoton), l'un des piliers de la filière cotonnière en Afrique centrale.
L'opération est formellement actée dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme (2026-2028), transmis au Parlement dans le cadre du débat d'orientation budgétaire. Ce document précise que le montant sera mobilisé sur les ressources propres de l'État, dans le cadre des dépenses d'investissement révisées à la hausse, désormais fixées à 980,5 milliards FCFA, contre 891 milliards dans la loi initiale. La ligne budgétaire dédiée au rachat des actions de Geocoton figure parmi les nouvelles priorités du gouvernement dans l'allocation des fonds publics pour le reste de l'année.
Voir aussi- Cameroun : Le français Geocoton confirme sa volonté de céder ses actifs dans Sodecoton
Ce rachat marque une étape importante dans la recomposition de l'actionnariat de la Sodecoton, société cotonnière établie en 1974 et stratégique pour les exportations non pétrolières du Cameroun. Depuis plusieurs mois, les négociations entre Yaoundé et Geocoton – filiale du groupe Advens dirigé par l'homme d'affaires franco-sénégalais Abbas Jaber – ont fait l'objet d'intenses discussions. Alors que des estimations préliminaires évoquaient une valorisation des parts de Geocoton à environ 32,7 milliards FCFA, les deux parties se seraient accordées début 2025 sur une base proche de 40 milliards. La somme budgétée par l'État pourrait ainsi inclure une marge de manœuvre pour des frais accessoires ou engagements liés au transfert de propriété.
Avec cette prise de participation majoritaire, l'État camerounais renforce son contrôle sur l'entreprise, faisant passer sa part de 59 % à environ 73 %. Parallèlement, d'autres actionnaires locaux consolident leur présence dans le capital. La Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPC-C), qui regroupe plus de 200 000 agriculteurs, détient désormais 12 % des actions. Le personnel de la société, jusqu'ici absent du tour de table, en intègre 2,5 %. La Smic, société d'investissement contrôlée par l'homme d'affaires Baba Danpullo, conserve ses 11 %.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 02/07/25 16:19
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