Togo : Le FMI valide un nouveau décaissement de 33,7 milliards FCFA

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Le Togo obtient un nouveau soutien financier du Fonds monétaire international (FMI). En effet, l'institution a annoncé, le 30 juin, l'achèvement de la deuxième revue de son programme conclu avec Lomé au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Cette approbation par le Conseil d'administration permet le décaissement immédiat de 44 millions de DTS, soit environ 60,5 millions de dollars (33,7 milliards FCFA), qui serviront à renforcer le budget de l'État.

Cette décision vient confirmer l'accord technique trouvé fin mai entre les autorités togolaises et les services du FMI. À l'époque, le FMI avait salué les progrès réalisés par Lomé, mais le décaissement restait soumis à la validation du Conseil d'administration. Avec ce feu vert officiel, le Togo a désormais mobilisé près de 121 millions de dollars (67,4 milliards FCFA) sur le total de 403,4 millions de dollars (224,7 milliards FCFA) prévus par le programme approuvé en mars 2024, d'une durée de 42 mois.

Voir aussi- Togo : Un nouvel appui de 58,4 millions USD validé par le FMI, saluant la solidité des réformes

Une économie dynamique, mais sous vigilance

Malgré un environnement mondial encore incertain, l'économie togolaise continue de montrer de la vigueur. Selon les chiffres actualisés du FMI, la croissance économique a atteint environ 5,3 % en 2024. Elle devrait légèrement ralentir à 5,2 % en 2025, avant de se stabiliser autour de 5,5 % par an à moyen terme, à condition qu'aucun choc majeur ne vienne perturber cette trajectoire.

L'inflation, qui mesurait la hausse des prix à la consommation, a reculé à 2,6 % en avril 2025, tandis que l'inflation hors énergie et produits frais est tombée à 1,3 % en moyenne annuelle. Ces chiffres traduisent une gestion prudente de la politique économique, saluée par le FMI.

Cependant, des risques importants persistent. La présence de groupes armés à la frontière nord du pays continue de peser sur la sécurité et oblige l'État à engager des dépenses supplémentaires pour protéger la population et stabiliser les régions concernées. Le gouvernement doit ainsi jongler entre la nécessité de rééquilibrer ses finances publiques et celle de préserver la sécurité et la cohésion sociale.

Une gestion budgétaire sous contrainte

Dans l'ensemble, la mise en œuvre du programme appuyé par le FMI est jugée ‘'globalement satisfaisante''. Les autorités togolaises ont atteint presque tous les objectifs économiques fixés pour fin décembre 2024, notamment en matière de mobilisation des recettes fiscales et non fiscales, ces dernières ayant même dépassé les prévisions.

Néanmoins, le solde budgétaire (c'est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses de l'État) est resté inférieur aux attentes, en raison de dépenses plus élevées que prévu. Cela a entraîné une augmentation plus rapide de la dette publique.

Pour tenir compte de ces contraintes, le FMI a accepté d'assouplir légèrement l'objectif de déficit budgétaire pour 2024 et de repousser d'un an, jusqu'en 2027, la date limite à laquelle la dette publique doit repasser sous le seuil de 55 % du PIB. Ces ajustements visent à trouver un équilibre entre la sécurité du pays et la stabilité de ses finances publiques.

Des réformes structurelles en cours

Au-delà des chiffres, le Togo poursuit ses réformes pour consolider son économie. Le gouvernement a finalisé la recapitalisation de la dernière banque publique, renforçant ainsi sa conformité avec les normes bancaires régionales, même si des efforts supplémentaires restent nécessaires pour garantir la solidité et la rentabilité de l'établissement.

La gouvernance figure également parmi les priorités. Les autorités togolaises ont sollicité une évaluation détaillée de la gouvernance, dont les résultats seront rendus publics. Elles prévoient aussi d'aligner le régime de déclaration de patrimoine et de revenus des responsables publics sur les normes internationales, afin de renforcer la transparence et de lutter contre la corruption.

Pour le FMI, il est également essentiel que le pays élabore une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, tout en améliorant l'efficacité des dépenses publiques. Des mesures comme la réduction progressive des subventions sur les carburants ou la révision des tarifs d'électricité et d'eau sont envisagées, mais devront être accompagnées de dispositifs de protection pour les ménages les plus vulnérables.

Fanuelle YAO 

La Rédaction

Publié le 02/07/25 16:20

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