Le Niger retire à nouveau un permis d’exploitation d’uranium à une compagnie étrangère

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La compagnie minière canadienne GoviEx Uranium a annoncé ce 04 juillet que les autorités nigériennes lui ont retiré le permis d'exploitation du gisement d'uranium de Madaouéla dans le Nord du pays. Cette décision vient sanctionner le non-respect de l'échéance fixée par Niamey pour démarrer le projet. En avril dernier, le gouvernement nigérien avait menacé GoviEx de lui retirer le permis d'exploitation pour ce projet, si la production ne commençait pas avant le 3 juillet 2024. Détenteur de cet actif depuis 2015, le mineur d'uranium basé à Vancouver avait alors engagé des pourparlers pour prolonger ce délai à 2025.

“Cette décision de retrait des droits miniers de la société ne suit pas la procédure prescrite par le code minier”, a déclaré GoviEx dans son communiqué, précisant qu'il se réservait le droit de contester cette décision devant les juridictions nationales et internationales compétentes. Il y a deux semaines, le Niger a également retiré un permis d'exploitation au groupe français Orano, présent dans le pays depuis plus de cinquante ans. Les autorités de transition n'ont pas fait de commentaires sur ces actualités et les indiscrétions laissent entendre que cette révocation pourrait davantage profiter aux compagnies russes, avec qui Niamey souhaite renforcer sa coopération.

Voir aussi : Le Niger retire au français Orano le permis d'exploitation d'un important gisement d'uranium

La mine de Madaouéla est l'une des plus importantes au monde avec des réserves prouvées et probables de 5,4 millions de tonnes titrant 0,87 kg par tonne d'oxyde d'uranium, selon une étude de faisabilité de 2022. L'État nigérien détenait jusqu'ici une participation de 20% dans le projet. Une fois en production, le gisement devrait livrer en moyenne 2,67 millions de livres par an, pour une production totale de 50,8 millions de livres d'uranium sur une période de 20 ans. Selon l'Association nucléaire mondiale, l'entrée en production de la mine permettrait au Niger de dépasser son classement actuel de septième producteur d'uranium derrière le Kazakhstan, le Canada et la Namibie, et de dépasser la Russie.

Voir aussi : Niger : La Russie engage des pourparlers pour reprendre des gisements d'uranium du français Orano

Mais pour monétiser, il faudrait un investissement initial de 343 millions de dollars US. GoviEx indique qu'il était proche de boucler un prêt de plus de 200 millions USD pour le projet et estime que la décision du gouvernement de retirer les droits miniers aura un impact négatif sur le développement économique et social du pays.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 05/07/24 16:17

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