Sénégal : Les évènements marquants de l’année 2024

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2024 a été une année mouvementée pour le Sénégal tant sur le plan économique, financier et politique. Zoom sur les moments forts.

Une alternance politique

En 2024, le Sénégal a connu une alternance politique. Et cette année n'a pas été un long fleuve tranquille. La période préélectorale a été très tendue notamment à cause des situations conflictuelles entre l'ancien régime incarné alors par le président Macky Sall et le camp de l'opposition représenté par Ousmane Sonko.

L'élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février a été reportée, pour finalement se tenir le 24 mars dernier après un bras de fer entre l'exécutif et le Conseil constitutionnel. Celle-ci a consacré la victoire, dès le premier tour, de Bassirou Diomaye Faye, candidat du PASTEF, parti fondé par Ousmane Sonko.

Début avril, il met en place son premier gouvernement constitué de 25 ministres et nomme Ousmane Sonko à la primature.

Falsification des statistiques publiques

Après sa nomination et l'installation de son gouvernement, le premier ministre Ousmane Sonko avait enclenché un audit des finances publiques pour avoir l'état des lieux de l'héritage économique et financier du pays. Cela a permis de déceler ‘'une dette cachée''.

En marge d'une conférence de presse, le gouvernement s'est en effet offusqué d'une situation financière alarmante, marquée par un déficit budgétaire et une dette publique largement sous-estimés. Il a expliqué que le déficit budgétaire, annoncé à 5,5% du PIB pour la période 2019-2023, est en réalité de 10,4%. De même, la dette publique, initialement établie à 65,9% du PIB, atteint en réalité 76,3%.

Le nouveau régime a également indiqué que la dette de l'État central s'élève en réalité à 15 664 milliards FCFA à fin 2023, contrairement aux 13 773 milliards FCFA publiés dans le rapport du ministère des Finances sous l'ancien régime, soit 83,7% du PIB. Cela représente un écart de près de 2 000 milliards FCFA par rapport aux chiffres précédents.

Retour sur le marché des eurobonds

En 2024, le Sénégal est retourné sur le marché financier international. Début juin, le pays a émis avec succès un eurobond d'un montant de 453 milliards FCFA, soit 750 millions d'euros. Lesdits eurobonds arrivent à échéance en 2031. Ils sont à deux tranches avec un taux nominal de 7,75%. La structure JPMorgan Chase & Co a été le gestionnaire principal des deux parties.

Ce placement privé d'obligations, auprès d'investisseurs internationaux, est une première opération du genre pour l'Etat du Sénégal. Il s'inscrivait dans le cadre de la politique de diversification des instruments de financement, de l'élargissement de la base des investisseurs et de gestion active de la dette, conformément à la stratégie de dette à moyen terme de l'Etat.

Les fonds étaient destinés à résorber le déficit budgétaire. Ainsi, le Sénégal retournait sur le marché des eurobonds, trois années après sa dernière opération.

Quelques temps après cet exploit, le pays en pleine tempête financière a vu sa notation être dégradée par Moody's. La note à long terme est passée de "Ba3" à "B1" avec "perspective stable". Cette décision, s'explique principalement par une dégradation de la situation budgétaire du pays, plus marquée que prévu.

First oil

C'est également en 2024 que le Sénégal a entamé l'exploitation de ces ressources pétrolières avec la réserve de Sangomar. Elle a débuté le 11 juin 2024. Cette réserve présente un potentiel de 23 puits et vise une production de 100 000 barils par jour.

Au mois de novembre 2024, la production était de 2,94 millions de barils de pétrole brut. Durant ce mois, trois cargaisons d'un volume total équivalent à 2,89 millions de barils ont été extraits et commercialisés sur le marché international. Ainsi en 2024, la production annuelle devrait s'établir autour de 15 à 16 millions de barils de pétrole brut. Ce nouvel objectif est au-dessus de la cible initiale de 11,7 millions de barils.

Dans la gestion de ses ressources naturelles, le gouvernement sénégalais est dans une logique de renégociation. L'objectif est de garantir une augmentation des parts afin le pays en profite au maximum.

‘'Actuellement, on nous dit que nous ne pouvons pas renégocier. Je vous le garantis ici, nous allons renégocier. Et vous verrez ce que nous avions avant et ce que nous avons réussi à avoir après renégociation. Si le Mali l'a fait, avec l'aide de Sénégalais, pourquoi nous ne pourrions pas le faire ? Les Sénégalais verront d'eux-mêmes qu'il y aura renégociation'', avait déclaré le président Bassirou Diomaye Faye.

Mouhamadou Dieng

Publié le 30/12/24 17:14

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