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Nouvel avis de gros temps pour les exportateurs de bois implantés en Guinée Équatoriale. Sur son compte X (ex twitter), le vice-Président du pays a annoncé l'interdiction, en 2024, des exportations de bois sous forme de grumes vers le marché international.
“À partir du 30/06/2024, l'exportation des bois en grumes en Guinée Equatoriale sera interdite. Seules seront admises les entreprises de transformation et de fabrication de meubles et produits dérivés”, a déclaré Teodoro Obiang Nguema Mangue. Si entériné, ce serait la deuxième fois qu'une pareille décision est prise dans ce pays d'Afrique centrale. On se souvient qu'en 2018, un décret du Président de la République avait déjà interdit ces exportations, soulignant la nécessité de transformer le bois sur le territoire national pour promouvoir l'industrialisation.
La mesure avait été levée deux ans plus tard après de nombreuses plaintes des exploitants forestiers. Le vice-Président explique ce retournement de situation par une volonté de “conserver nos forêts et respecter les engagements internationaux et de la CEMAC sur le changement climatique”. Les données du commerce extérieur de la Guinée Equatoriale, ne mentionnent pas la filière bois parmi les principaux produits d'exportations. Ce qui peut laisser croire qu'elle ne contribue pas de manière consistante aux recettes du pays qui proviennent en majorité du pétrole et du gaz.
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Avec cette décision, la Guinée Equatoriale redeviendra le deuxième pays de la CEMAC à bloquer les expéditions de ses grumes sur le marché international, après le Gabon qui applique la mesure depuis 2010. Le Cameroun, première économie de la région, souhaite lui également franchir ce cap ; mais a opté pour un durcissement progressif des conditions d'exportations. Selon la loi de finances 2024, votée par le parlement, le pays va appliquer à partir de 2024, un droit de sortie aux grumes de 75% de la valeur FOB(Free on board). Cette taxe était encore de 17,5% en 2017.
Ces initiatives individuelles interviennent après l'échec d'une suspension commune à l'échelle de la CEMAC. Adoptée en 2020, l'application de cette mesure communautaire a été reportée à deux reprises. La raison de ce report se situe au niveau du manque à gagner que les États seront appelés à supporter.
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"Il y'a un coût fiscal énorme ; les ministres ont estimé qu'il fallait un peu de temps compte tenu de la conjoncture économique actuelle. Pour le Cameroun, par exemple, cette mesure entraîne un manque à gagner de 80 milliards FCFA (pour environ 2,4 millions de M3 exportés annuellement, ndlr). Il faut nécessairement des mesures d'accompagnement", avait expliqué en 2022, Daniel Ona Ondo, l'ex président de la commission de la CEMAC.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 08/12/23 15:33
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