Le Cameroun va appliquer une taxe de 75% sur l’exportation des grumes à partir de 2024

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Le Cameroun va durcir davantage les conditions d'exportation de bois sous forme de grumes à partir de 2024. Le projet de loi de finance soumis à la validation du parlement, et dont Sika Finance a obtenu copie, prévoit de faire passer le taux du droit de sortie applicable aux grumes de 60% à 75% de la valeur FOB(Free on Board). Cette taxe était encore de 17,5% en 2017 avant de connaître plusieurs augmentations au fil des années.

Si ce texte est validé, les exploitants forestiers qui expédient les grumes camerounaises vers l'extérieur devront payer des droits de douanes nettement plus élevés. A travers ce nouveau resserrement, le Cameroun espère surtout encourager la transformation locale de son bois afin de créer de la richesse et des emplois sur place. Pour esquiver cette taxe, les exploitants sont notamment invités à effectuer une première à effectuer une première transformation en produits finis ou semi-fini. Le texte de loi prévoit que le bois issu de cette première transformation au départ des points francs industriels sera exonéré de tout prélèvement à l'export.

Dans le même temps, le projet de loi de finance institue un droit d'accise ad valorem de 25% pour les importations de "Cercueils en bois et autres ouvrages en bois" qui seront importés dans le pays à partir du 1er janvier prochain. Cette mesure, qui rejoint la première, vise à décourager les importations des produits finis qui grève la balance commerciale et encourager l'achat des ouvrages en bois fabriqués localement.

Voir aussi - CEMAC : L'interdiction d'exportation de bois sous forme de grume de nouveau reportée

Ces mesures du gouvernement camerounais s'inscrivent dans le sillage d'une politique régionale visant à interdire l'exportation de bois de la CEMAC. Initialement fixée au 1er janvier 2023 la date butoir pour l'application de cette mesure avait dans les différents pays qui composent la communauté (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée Equatoriale) avait été reporté à une date ultérieure. 

L'exemple qui vient du Gabon

En zone CEMAC, le Gabon a pris le pas sur ses voisins depuis 2010 en interdisant l'exportation de bois sous forme de grume de son territoire, ce qui a entraîné un boom de la transformation industrielle à l'échelle locale. La production annuelle estimée en 2021 à 3,7 millions de M3 est principalement captée par les usines de transformations locales en tête desquels ceux de la GSEZ. Grâce à l'exportation des produits finis et semis finis à forte valeur ajoutée, le bois est devenu la deuxième source des richesses du pays avec une contribution au produit intérieur brut (PIB) d'environ 6%.

Libreville fait office d'exemple pour les 5 autres pays qui affichent encore de la réticence. Afin de mitiger l'impact que la suspension des exportations produirait, la commission de la CEMAC recommande aux 5 autres États de s'inspirer du modèle gabonais en mettant en place une batterie de mesures incitatives pour encourager la transformation locale du bois et attirer les investisseurs étrangers dans le secteur. Il leur a notamment été suggéré la suspension pour une durée de 3 à 5 ans des tarifs douaniers pour les intrants et les biens d'équipements nécessaires à la transformation de cette matière première.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 01/12/23 16:42

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