Ce mardi 30 septembre 2025 à Brazzaville, Denis Sassou N'Guesso et Amanda Jacobsen, chargée d'affaires des États-Unis, se sont entretenus mettant en avant la volonté des deux pays de redynamiser leurs relations multiformes. Si la migration, la culture et la sécurité régionale ont été évoquées, c'est surtout l'économie qui s'impose comme l'axe central, dans un contexte où le Congo cherche à renforcer sa résilience face à la baisse structurelle du pétrole.
En effet, le dernier Rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo de la Banque mondiale confirme ce tournant. Le PIB non pétrolier a progressé de 3,9% en 2024, contre -1,7% pour le pétrole. L'agriculture, le ciment, les boissons et les services (télécommunications, commerce, transports, logistique portuaire) sont désormais les principaux relais de croissance. Cette dynamique a permis au revenu par habitant d'augmenter pour la première fois depuis 2015 (+0,3% en 2024).
La volonté évoquée de créer un "environnement économique solide" par la diplomate américaine, fait donc écho à l'amélioration de la mobilisation des ressources domestiques. En 2024, les recettes totales ont atteint 25,1% du PIB, leur plus haut niveau depuis des années, avec une contribution des recettes fiscales non pétrolières portée à 9,6% du PIB. La collecte inaugurale de recettes issues du gaz naturel (29,3 milliards FCFA) illustre d'ailleurs cette diversification.
Si la coopération culturelle, notamment autour de la baie de Loango, patrimoine historique, s'inscrit également dans une stratégie économique avec un capital naturel représentant 38% de sa richesse nationale, dont ses forêts, qui stockent près de 16 milliards de tonnes de carbone, c'est surtout le potentiel énergétique qui semble s'inscrire en pointillés. Le pays dispose de blocs offshore en eaux profondes encore peu exploités.
Alors que le voisin gabonais est en passe de finaliser un accord majeur avec ExxonMobil sur son deepwater, Brazzaville pourrait, à terme, également chercher à capter une partie de cet intérêt international notamment américain, en vue de transformer ces atouts en croissance durable. Avec une progression attendue du PIB autour de 2,8% en 2025 et une moyenne de 3% sur 2026-2027, un partenariat avec les États-Unis, notamment dans l'agro-industrie, les infrastructures, l'énergie et la transition verte, pourraient jouer un rôle catalyseur dans la construction de cette stabilité économique recherchée.
Idrissa Diakité
La Rédaction
Publié le 01/10/25 12:30