Le FMI salue les performances de la Côte d’Ivoire et prévoit un décaissement de 844 millions USD

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À l'issue d'une mission de deux semaines à Abidjan, le FMI et les autorités ivoiriennes sont parvenus à un accord au niveau des services sur la cinquième revue des accords de Facilité élargie de crédit (FEC) et de Mécanisme élargi de crédit (MEC), ainsi que sur la quatrième revue du Fonds pour la résilience et la durabilité (FSR). Cet accord ouvre la voie à un nouveau décaissement d'un montant total de 843,9 millions de dollars, soit environ 471 milliards FCFA, dont 509,5 millions au titre du FEC/MEC et 334,4 millions pour le FSR, sous réserve de l'approbation du Conseil d'administration du FMI dans les semaines à venir.

Conduite par Olaf Unteroberdoerster, la mission du FMI a salué les "progrès significatifs" réalisés par la Côte d'Ivoire sur plusieurs fronts. Depuis l'adoption des programmes en 2023, les autorités ivoiriennes ont engagé des réformes ambitieuses, tant budgétaires que structurelles.

L'un des succès les plus notables réside dans la réduction du déficit budgétaire, en passe de respecter cette année le plafond de 3 % du PIB fixé par l'UEMOA, une première depuis la crise de la Covid-19. Cette performance résulte d'une mobilisation soutenue des recettes fiscales et d'une gestion rigoureuse des dépenses publiques. Le FMI note que les efforts de mobilisation des recettes devraient faire passer les recettes fiscales de 15 % du PIB en 2025 à 15,7 % en 2026, un gain crucial pour financer les investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux.

Croissance soutenue, inflation maîtrisée

Sur le plan macroéconomique, la résilience de l'économie ivoirienne est notable. Après une croissance de 6,2 % estimée pour 2024, le PIB devrait accélérer à 6,3 % en 2025, porté par le dynamisme du secteur des services, des hydrocarbures et des mines. Le recul rapide de l'inflation, qui devrait se stabiliser autour de 1 % en 2025, offre un espace de manœuvre de pouvoir d'achat pour les ménages.

Autre facteur favorable : l'amélioration des termes de l'échange. La flambée des cours internationaux du cacao, combinée à la baisse des prix des denrées alimentaires importées comme le riz et le blé, contribue à une réduction attendue du déficit du compte courant à 1,5 % du PIB en 2025. Ces performances permettent à la Côte d'Ivoire de jouer un rôle central dans la reconstitution des réserves régionales, qui atteignaient l'équivalent de 5,5 mois d'importations à fin août.

Climat : Des avancées concrètes sous la FSR

Sous l'accord de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR), les discussions ont porté sur la mise en œuvre de réformes climatiques structurelles. Parmi les mesures phares : l'introduction d'un étiquetage du budget climatique, l'évaluation des risques budgétaires liés au climat, ainsi que l'intégration de critères climatiques dans la gestion des investissements publics.

Le FMI salue également le lancement d'un audit de la consommation énergétique, preuve de la volonté du gouvernement de renforcer la transparence et l'efficacité dans la transition énergétique. Ces réformes devraient permettre à la Côte d'Ivoire de mieux résister aux chocs climatiques tout en poursuivant ses ambitions de développement durable.

Des perspectives à moyen terme robustes

À l'horizon 2026, les perspectives restent "globalement favorables", selon le FMI. La croissance devrait se maintenir à 6,7 % en moyenne, tandis que l'inflation resterait sous la barre des 3 %, conformément aux critères de convergence régionaux. Le pays bénéficie en outre d'un accès amélioré aux marchés financiers internationaux, essentiel pour financer son ambitieux Plan national de développement (PND) 2021–2025.

Si les risques liés au climat et aux tensions géopolitiques persistent, le FMI juge qu'ils sont globalement équilibrés par rapport aux opportunités de croissance. La Côte d'Ivoire semble ainsi conforter sa place de pilier économique de la région ouest-africaine.

Ce nouveau décaissement portera le total des ressources mobilisées à ce jour à près de 2,2 milliards de dollars depuis l'approbation des accords en 2023 et 2024 (3,5 milliards au titre du FEC/MEC et 1,3 milliard pour le FSR). Il témoigne de la confiance renouvelée du FMI dans les capacités de la Côte d'Ivoire à mener ses réformes avec discipline et vision.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 01/10/25 10:24

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