Le Cameroun réduit de 30 milliards FCFA son besoin de financement sur le marché des titres publics

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''Face à une détérioration progressive des conditions de marché dans la zone CEMAC'', le gouvernement camerounais a décidé de réduire ses ambitions de mobilisation de ressources sur le marché sous-régional des titres publics. Selon les projections contenues dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2026-2028, l'enveloppe initialement fixée à 380 milliards FCFA dans la loi de finances 2025 pour les émissions de titres publics est ramenée à 350 milliards FCFA, soit une réduction de 30 milliards FCFA.

Cette décision s'inscrit dans un contexte de plus en plus contraint pour les États de la sous-région, confrontés à une hausse des taux d'intérêt et à une liquidité bancaire en repli. En témoigne la déclaration du directeur général du Trésor camerounais, Moh Sylvester Tangongho, lors d'un colloque international sur la dette souveraine organisé en avril à Yaoundé. '' Il y a deux ans, les bons du Trésor à six mois étaient placés à 2,2 %. Aujourd'hui, ils sont à 6 %, voire 6,5 %.'', a-t-il révélé. Dans le même temps, le taux de couverture des émissions s'est nettement contracté. ''On avait des taux de couverture allant jusqu'à 300 %. Aujourd'hui, on peine parfois à mobiliser la totalité des montants demandés'', a-t-il ajouté.

Le Cameroun, émetteur majeur sur cette plateforme créée en 2011 par la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), subit aujourd'hui une double pression. D'un côté, une compétition accrue entre États de la sous-région qui offrent des rendements plus attractifs – jusqu'à 7 % pour certains – et, de l'autre, une prudence croissante des banques, principales animatrices de ce marché.

La situation est aggravée par les récentes mesures de la Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC), qui impose désormais une pondération à 100 % des investissements bancaires en titres publics pour certains États, augmentant ainsi le coût de refinancement pour les banques commerciales. Cette réforme vise à contenir l'exposition des établissements financiers au risque souverain, dont le niveau est passé de 10 % en 2015 à 31 % en 2023 dans la zone CEMAC. Mais elle impacte directement la capacité des États à lever des fonds.

Le Cameroun n'échappe pas à ces tensions. Début janvier 2025, il faisait partie des quatre États ayant tenté de lever un total combiné de 110 milliards FCFA sur le marché régional. À peine 32 milliards FCFA ont été mobilisés. Et sur l'ensemble de la période allant de février 2024 à février 2025, le taux de couverture moyen des émissions de titres dans la zone est tombé de 79,45 % à 60,28 %, selon une note de la BEAC publiée en avril 2025.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 02/07/25 09:30

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