Le gouvernement tchadien relance la cession de ses parts dans Sotel Tchad

Le processus de privatisation de la Société des télécommunications du Tchad (Sotel Tchad) connaît un nouveau tournant. Les autorités ont lancé un appel à concurrence pour sélectionner une banque d'affaires chargée d'accompagner la vente de leur participation majoritaire dans l'entreprise. L'objectif est de trouver un investisseur capable de relancer une société en difficulté depuis plusieurs années.

Le gouvernement tchadien a officiellement réactivé le processus de cession de sa participation majoritaire dans Sotel Tchad, l'opérateur public de télécommunications. Un avis d'appel à concurrence, publié le 20 février, invite les banques d'affaires à soumettre leurs propositions avant le 7 avril 2025 à midi. L'institution retenue sera chargée d'évaluer la situation financière et opérationnelle de la société, de proposer une stratégie de vente et de faciliter le contact avec d'éventuels repreneurs.

Cette nouvelle tentative de privatisation intervient après plusieurs échecs successifs. Fondée il y a une vingtaine d'années, Sotel Tchad n'a jamais réussi à s'imposer sur le marché national, dominé par Moov Africa et Airtel. Accumulant dettes et difficultés opérationnelles, l'entreprise a vu son nombre d'abonnés chuter drastiquement, tombant à seulement 23 907 en 2020, selon l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).

Le gouvernement tchadien avait déjà ouvert le capital de Sotel en 2004, aboutissant à son rachat en 2010 par la société libyenne Lap Green. Mais trois ans plus tard, l'État a repris le contrôle, mettant un terme à cette première tentative de privatisation. Face aux difficultés persistantes, les autorités ont finalement opté pour une ouverture du capital à hauteur de 60 %, une démarche qui s'inscrit dans leur politique de désengagement des entreprises publiques, initiée depuis 1989.

Dans cette optique, Mahamat Allahou Taher, ministre des Télécommunications et de l'Économie numérique, a rencontré en 2023, Hamadoun Touré, ancien secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT) et actuel PDG du cabinet SpicaCom. Ce dernier s'est engagé à accompagner le Tchad dans la recherche d'un investisseur crédible, capable d'apporter les ressources financières et techniques nécessaires à la relance de Sotel Tchad.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 03/03/25 16:04