Le groupe Dangote dément avoir revendu du pétrole brut au Nigéria

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Au cœur d'une grosse polémique au Nigéria, la raffinerie du groupe Dangote a démenti “catégoriquement”, ce samedi 27 juillet, avoir revendu du pétrole brut comme l'avait écrit Reuters dans un article paru la veille. Citant trois sources sous anonymat, le média avait indiqué que le raffineur revendait des cargaisons de brut importés des États-Unis et même celles achetés au Nigéria en raison de “problèmes techniques” rencontrées par son unité de transformation d'une capacité de 650 000 barils/jour. Lui emboîtant le pas, Bloomberg va relayer la même information, citant “un haut responsable de la raffinerie qui a refusé d'être identifié”.

Voir aussi : Nigéria : Dangote vend son carburant avec une décote de 60% par rapport au prix du marché

“La raffinerie Dangote n'est pas autorisée à vendre du pétrole brut acheté au Nigéria, et notre unité de distillation du brut est pleinement opérationnelle et fonctionne de manière optimale”, a réagi le groupe Dangote dans un communiqué. La société a par ailleurs invité le public à “ne pas tenir compte de ces fausses informations, qui sont probablement le fait d'intérêts opposés au raffinage local des carburants”.

“La mafia du pétrole est pire que celle de la drogue”

Opérationnelle depuis janvier 2024, la raffinerie de Dangote est au centre d'une controverse impliquant les régulateurs pétroliers qui ont émis des réserves sur la qualité du carburant produit par cette unité. Aliko Dangote, avait alors indiqué au cours d'une descente des parlementaires nigérians sur le site, que son diesel était le meilleur du marché. Selon lui, les tests effectués dans le laboratoire de la raffinerie ont montré que la teneur en soufre du diesel produit était de 87 ppm (partie par millions) alors que deux variétés importées avaient été testées à plus de 1 800 ppm.

Voir aussi : Nigéria : Dangote Petroleum Refinery vise une production de 550 000 barils/jour d'ici fin 2024

“Je ne me serais jamais lancé dans ce projet si j'avais su dans quoi nous allions nous engager”, a déclaré le milliardaire nigérian dénonçant les attaques dont il serait victime depuis son entrée dans l'industrie pétrolière. “La mafia du pétrole est pire que la mafia de la drogue. Dans la drogue vous savez contre qui vous combattez ; mais dans le pétrole vous ne le savez pas (…) Je suis sûr qu'ils ont déjà infiltré l'entreprise car c'est ainsi qu'ils opèrent. Mais vous savez c'est regrettable et c'est une honte nationale”.

Aliko Dangote est également accusé de faire pression sur les autorités pour interdire les importations de diesel et de jet A1 au Nigéria afin de garder le monopole sur le marché du carburant. Des accusations qui ont poussé le groupe à abandonner un projet d'investissement dans une nouvelle usine sidérurgique de 5 millions de tonnes par an dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Voir aussi : Aliko Dangote abandonne son projet de construction d'une usine de sidérurgie au Nigéria

Rappelons que la raffinerie de pétrole du groupe Dangote ne produit que 350 000 barils de carburants par jour pour le moment. Elle envisage porter sa production à 550 000 barils d'ici la fin d'année, avant de tourner à plein régime à partir du premier trimestre 2025. Avec cette unité, le groupe porte l'ambition de faire du Nigéria un pays autosuffisant en matière de carburant et d'en exporter vers d'autres marchés africains.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 28/07/24 19:40

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