La multinationale minière canadienne Barrick Mining a officiellement repris le contrôle opérationnel de sa mine d'or au Mali, mettant fin à plusieurs mois de paralysie sur l'un des sites aurifères les plus stratégiques du pays. L'information a été confirmée par une note interne de l'entreprise, rapportée par Reuters, marquant une étape décisive dans le dénouement d'un bras de fer complexe entre le groupe minier et les autorités maliennes.
Selon ce document, signé par Sebastiaan Bock, directeur des opérations de Barrick pour l'Afrique et le Moyen-Orient, la reprise se fera de manière progressive, avec une priorité accordée à la formation obligatoire des employés et des sous-traitants, préalable indispensable avant le redémarrage complet de la production.
La fin d'un différend de deux ans
Ce retour de Barrick intervient après la conclusion, le mois dernier, d'un accord à l'amiable entre la société et l'État malien, mettant un terme à près de deux années de négociations tendues. Le différend portait principalement sur l'application d'un nouveau code minier, adopté par le gouvernement de transition, qui a profondément modifié les règles fiscales et de participation de l'État dans le secteur extractif.
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Le désaccord avait conduit Barrick à suspendre ses activités en janvier, avant que la justice malienne ne désigne, en juin, un administrateur provisoire pour assurer la gestion du site. Un épisode qui avait cristallisé les inquiétudes des investisseurs étrangers face à l'évolution du cadre réglementaire au Mali. Selon une source proche du dossier, Barrick aurait accepté un règlement financier d'environ 430 millions de dollars, illustrant l'ampleur des concessions consenties pour sécuriser la continuité de ses opérations dans le pays.
Rappelons que la justice malienne a ordonné, la semaine dernière, la restitution à Barrick de trois tonnes d'or saisies par les autorités militaires, il y a près d'un an. D'une valeur estimée à environ 400 millions de dollars, cet or avait été confisqué en janvier à la suite d'une ordonnance judiciaire, puis transporté par hélicoptère militaire avant d'être entreposé à la Banque malienne de solidarité (BMS) à Bamako.
Cette décision judiciaire est perçue comme un geste clé de normalisation des relations entre l'État malien et l'un des principaux acteurs miniers internationaux présents dans le pays. Sur les marchés financiers, la nouvelle a été accueillie avec prudence mais optimisme : l'action Barrick gagnait environ 1% à la Bourse de Toronto, signe que les investisseurs saluent la réduction du risque politique sur un actif stratégique.
Narcisse Angan
Publié le 19/12/25 15:13