L'asset management ou gestion d'actifs financiers, a connu une nette avancée dans l'espace CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée Équatoriale) en 2023. Selon les données du marché consultées par Sika Finance, l'encours des actifs sous gestion a quasiment doublé pour s'établir à 636 milliards FCFA contre 370 milliards à fin 2022, soit un bond significatif de 72%. Ce volume était de 117,4 milliards FCFA en 2020 et 348,7 milliards FCFA en 2021.
Le marché a surtout été marqué par l'entrée en scène de 4 nouvelles sociétés portant à 15 le nombre d'acteurs agrées contre 11, à fin 2022. Il s'agit de Kori Asset Management, Digicapital Asset Management, Société Générale Capital Asset Management et Stoneshed Asset Management.
Le Cameroun domine les débats
L'activité de la gestion d'actifs reste fortement concentrée au Cameroun, première puissance économique de la région. Le pays abrite 13 des 15 sociétés agréées qui représentent 95,11% des parts de marché. Un marché dominé par Harvest Asset Management, une société qui concentre à elle seule 47,46% de l'encours global. Basée à Douala, l'entreprise fondée par le Camerounais Marc Kamgaing gère, au 31 décembre 2023, un volume d'actifs de 301,8 milliards de FCFA, en hausse de 37% en glissement annuel.
La deuxième place est occupée par Elite Capital Asset Management. Véritable révélation du marché, cette société dirigée par Cédric Dalle gagne 6 places au classement comparativement à sa position de l'année dernière. Créée en 2021 seulement, la société a fait passer son encours de 968 millions FCFA au 31 décembre 2022 à 102 milliards FCFA un an plus tard, ce qui lui permet de détenir 16,13% de parts de marché. Elle chipe ainsi la place à ASCA Asset Management, filiale d'Attijariwafa, qui pointe désormais au 3e rang avec 95,5 milliards FCFA en gestion.
Le top 5 est complété par Africa Bright (66,4 milliards, soit 10,45% de parts de marché) et Corridor Asset Management basée à Brazzaville au Congo et qui gère près de 30 milliards FCFA.
Pour rappel, La gestion d'actifs dans cette région se fait soit collectivement via des via des organismes de placements collectifs (OPC) ou individuellement. Dans le 1er cas, l'investisseur place ses fonds dans un portefeuille de valeurs mobilières détenu en commun avec d'autres investisseurs. L'investissement est en quelque sorte mutualisé à travers des organismes de placement collectif notamment les Sociétés d'investissements à capital variable (SICAV) et les Fonds communs de placement (FCP). La gestion collective concentre 70,44% des actifs sous gestion contre 29,56%.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 19/01/24 08:49