Centrafrique : Une ONG alerte sur les risques économiques liés aux cryptomonnaies d’État

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Selon un rapport publié mercredi par l'ONG Global Initiative Against Transnational Organised Crime, les initiatives de la République centrafricaine (RCA) en matière de cryptomonnaies exposent le pays à des risques économiques et financiers significatifs, dans un contexte macroéconomique déjà fragile. Deuxième pays au monde à avoir adopté le bitcoin comme monnaie officielle en avril 2022, aux côtés du franc CFA, la RCA est citée comme un cas de vulnérabilité accrue face aux dérives financières et criminelles.

Le rapport de l'ONG intervient alors que l'économie centrafricaine demeure caractérisée par une croissance modérée et des capacités institutionnelles limitées. En 2024, la croissance du PIB réel s'est établie à 1,8%, après 1% en 2023, portée essentiellement par la reprise des activités agricoles et minières, selon la Commission de la CEMAC. Malgré cette amélioration, le pays reste confronté à une base productive étroite et à une forte dépendance aux secteurs primaire et extractif.

Le rapport rappelle que la Centrafrique a non seulement légalisé l'usage des cryptomonnaies, mais également lancé ses propres actifs numériques, dont le Sango Coin, destinés à attirer des investissements, notamment étrangers, dans les secteurs minier, agraire et forestier. Or, ces initiatives s'inscrivent dans un environnement financier où le système bancaire reste de taille réduite, avec une faible inclusion financière, tandis que le taux de pression fiscale demeure inférieur aux normes communautaires, comme l'ensemble des pays de la CEMAC.

En avril 2025, les autorités ont également soutenu le lancement du memecoin " $CAR ", un jeton numérique de type spéculatif, inspiré des memecoins internationaux, dont la valeur repose essentiellement sur l'adhésion communautaire et la communication, sans adossement à un actif réel ni à des fondamentaux économiques. Peu après son lancement, la valeur du $CAR a chuté de plus de 90% en quelques heures, illustrant la volatilité extrême de ce type d'instrument et les risques associés pour les investisseurs.

Pour l'ONG basée à Genève, ces dispositifs peuvent affaiblir la souveraineté économique du pays et accentuer les risques de captation des ressources stratégiques. Le rapport souligne également qu'en 2024, la RCA respectait seulement un nombre limité de critères de convergence communautaire, notamment en raison d'une inflation élevée et de marges budgétaires restreintes. Dans un contexte marqué par une instabilité sécuritaire persistante, l'introduction de mécanismes financiers complexes est jugée susceptible de faciliter des flux financiers opaques, difficilement traçables par l'État.

Idrissa DIAKITE

La Rédaction

Publié le 18/12/25 14:58

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