Le Cameroun doit encore 28 millions USD au constructeur du barrage de Memve’ele, 3 ans après la livraison

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Trois ans après la mise en service du barrage hydroélectrique de Memve'ele, construit dans le sud du pays, le Cameroun n'a pas encore soldé l'ensemble des engagements financiers liés à sa construction. Selon une annexe à la loi de finances 2026 consacrée à l'évolution des grands projets d'investissement, l'État doit encore 16 milliards FCFA (28 millions USD) à l'entreprise chinoise Sinohydro, chargée des travaux.

Ce passif concerne le bitumage de la voie d'accès au barrage, un chantier réalisé par Sinohydro en préfinancement pour un montant global de 27 milliards de FCFA. D'après l'annexe budgétaire susmentionnée, élaborée par le ministère camerounais de l'Economie, cette dépense n'était pas prévue dans la convention de financement initiale du projet. À ce jour, "11 milliards de FCFA ont été effectivement réglés, laissant un reliquat de 16 milliards de FCFA à payer", peut-on lire dans ce document.

Toujours selon cette annexe, lors de la programmation des besoins du projet dans le cadre de la préparation du budget 2026 du ministère de l'Eau et de l'Énergie (MINEE), ces arriérés n'ont été pris en compte qu'à hauteur de 1,3 milliard de FCFA. Une enveloppe largement insuffisante au regard du montant restant dû, et qui repousse de facto le règlement complet de cette créance.

Ces difficultés financières s'ajoutent à des performances techniques en deçà des ambitions initiales. Conçu pour une puissance installée de 211 MW, le barrage de Memve'ele, mis en service en 2022, n'a injecté jusqu'ici qu'environ 150 MW dans le Réseau interconnecté Sud (RIS).

Avec un coût d'investissement estimé à près de 450 milliards de FCFA, Memve'ele n'a jamais atteint son plein régime. Les autorités camerounaises et les documents officiels évoquent un débit insuffisant du fleuve Ntem, combiné à des épisodes de sécheresse prolongés, comme principaux facteurs explicatifs.

La vulnérabilité du site avait déjà été mise en évidence dès les premières années d'exploitation. En 2022, durant la période d'étiage de janvier-février, la production était tombée à environ 30 MW aux heures de pointe, entre 18h et 22h, avant de chuter à zéro le reste de la journée, selon les données rapportées à l'époque par le secteur de l'énergie.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 19/12/25 14:26

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