Niger : La Russie engage des pourparlers pour reprendre des gisements d’uranium du français Orano

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Nouvelle illustration de la montée en puissance de la Russie en Afrique. Rosatom, une société nucléaire russe contrôlée par Moscou, serait entré en contact avec les autorités militaires nigériennes au sujet de l'acquisition des actifs détenus par la société française Orano SA, a révélé Bloomberg ce lundi citant une source anonyme.

“On ne sait pas exactement combien d'actifs Rosatom cherche à obtenir au Niger et notre source à Moscou a déclaré que les discussions en étaient à un stade précoce et n'avaient pas atteint le stade des négociations, les conditions d'un éventuel transfert n'ayant pas encore été définies”, précise le média.

Détenu à 79,99% par l'État français Orano (ex-Areva) opère dans l'exploitation d'uranium au Niger depuis 1971. La compagnie détient des participations majoritaires dans les sociétés d'exploitation de Somair, une mine à ciel ouvert, de Cominak, une mine souterraine aujourd'hui fermée, et du projet Imouraren. Ce dernier actif est considéré comme l'un des plus grands gisements d'uranium au monde avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Les travaux pour la mise en production du site ont été suspendus et le site a été mis "sous cocon" en 2015, après l'accident de Fukushima, dans l'attente de conditions de marché plus favorables. En mai 2023, Orano avait repoussé à 2028 sa prise de décision pour l'exploitation de cet important actif.

Contacté par Bloomberg Orano a indiqué qu'il n'avait pas connaissance de la discussion entre le Niger et des entités russes au sujet de ses actifs. Au lendemain du coup d'État militaire perpétré le 26 juillet 2023 et alors que les tensions entre Paris et Niamey ne cessaient de s'enliser, la société avait annoncé une fermeture temporaire avant d'indiquer plus tard qu'elle poursuivrait ses activités dans le pays.

Le Niger représentait environ 4 % de la production mondiale des mines d'uranium en 2022 et fournit environ 25% du minerai exporté au sein de l'Union Européenne, selon l'agence nucléaire de l'UE, Euratom. Il faut dire que Moscou avance sereinement ses pions sur le continent dans un contexte marqué par la dégradation des relations entre la France et certaines de ses anciennes colonies. En octobre 2023, la société Rosatom signait un accord avec le Burkina Faso pour construire une centrale nucléaire dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où moins d'un quart de la population a accès à l'électricité.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 03/06/24 16:57

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