CEMAC : Le coût du crédit bancaire oscille entre 5,6% et 18,2% en fonction des pays

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Les agents économiques qui opèrent dans la zone CEMAC ont fait face à une forte hausse du coût du crédit bancaire au deuxième trimestre 2023. Selon un rapport que vient de commettre la BEAC, la Banque centrale de la région, les taux débiteurs (ou taux effectif global-TEG) pratiqués par les établissements de crédit ont progressé de 106 points de base à la période indiquée pour s'établir à une moyenne de 9,83% au premier trimestre. Ce renchérissement a provoqué un effet d'éviction pour certains demandeurs de financements, puisque les nouveaux crédits consentis par le système bancaire ont légèrement reculé de 2,36% à 2 462,1 milliards FCFA par rapport au premier trimestre 2023.

La hausse trimestrielle des taux débiteurs dans la région a été tirée par le Gabon dont le taux moyen est passé de 10,90% à 18,29% d'un trimestre à l'autre. Le Cameroun, qui pèse 62,85 % des crédits de la CEMAC, a également contribué à cette dynamique avec une progression de 129 points de base de ses taux à 9,06% ; de même que la République centrafricaine (13,38% à 16,39%) et le Congo (9,41% à 10,17%). A contrario, les TEG de la Guinée Équatoriale et du Tchad ont baissé, respectivement à 10,94% (contre 13,17% le trimestre d'avant) et 5,66%.

Précisons que la BEAC entend par Taux débiteur ou Taux Effectif Global (TEG), “le coût global réel supporté par l'emprunteur, y compris l'ensemble des charges prises toutes taxes comprises liées à l'étude du dossier, à l'assurance, aux divers frais et commissions, ainsi qu'aux charges connexes conditionnant la mise en place du prêt”. Le taux nominal, qui est l'intérêt net à payer sur la somme empruntée, représente en moyenne 75% du TEG.

Politique monétaire agressive

Cette tendance haussière du coût du crédit dans la CEMAC est imputable au durcissement de la politique monétaire intervenu au cours de la période. En effet, en vue de juguler les pressions inflationnistes dans la région, la banque centrale a réalisé une hausse cumulée de 175 points de base de son principal taux directeur à 5%. Par ailleurs, elle a suspendu ses injections hebdomadaires de liquidité à son guichet principal de refinancement depuis début mars 2023. L'objectif étant de réduire l'accès aux liquidités pour les banques commerciales, ce qui se répercutera sur le coût du crédit bancaire et limiter ainsi son accès aux agents économiques.

Mais la BEAC reconnaît elle-même que le levier monétaire n'a pas permis d'infléchir la courbe des prix internes. C'est pourquoi, il lui est en permanence suggéré de s'attaquer directement aux causes fondamentales des pressions inflationnistes intérieures du côté de l'offre, notamment en stimulant la production agricole résiliente au changement climatique et en supprimant les barrières au commerce régional. Un défi qui incombe à Yvon Sana Bangui, le nouveau gouverneur de la Banque centrale qui a pris fonction le 1er mars dernier. 

Cédrick Jiongo

La Rédaction

Publié le 04/03/24 17:16

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