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Le taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed), actuellement fixé à 5,5 %, pourrait bientôt être revu à la baisse, attirant l'attention des économies émergentes et en développement. Ces dernières ont souffert d'une baisse des investissements en obligations en raison de la politique monétaire américaine. La perspective d'une réduction des taux par la banque centrale américaine pourrait changer la donne, en stimulant à nouveau les flux de capitaux vers ces marchés.
La hausse des taux de la FED renchérit les coûts de financement sur les marchés en développement
Les hausses successives du taux directeur aux États-Unis, notamment entre septembre 2022 et juillet 2023, destinées à lutter contre l'inflation et à stabiliser l'économie, ont eu des effets secondaires notables à l'échelle mondiale. En augmentant le rendement des actifs américains, ces hausses ont attiré les investisseurs, qui ont préféré les marchés américains aux économies émergentes. La conséquence directe a été un retrait des flux obligataires des marchés en développement, privant ces économies de sources de financement cruciales.
En outre, l'appréciation du dollar américain a rendu le remboursement de la dette libellée en dollars plus onéreux pour de nombreux pays en développement. Avec des capitaux se dirigeant vers les États-Unis, ces économies ont fait face à une pression accrue sur leurs monnaies et leurs marchés financiers.
Une fenêtre d'opportunité avec une baisse des taux ?
Le Fonds monétaire international (FMI) estime que si la FED décidait à la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire prévu ce mois, d'abaisser son taux directeur, cela pourrait inverser cette tendance. Une baisse des taux rendrait les rendements des obligations américaines moins attractifs, poussant les investisseurs à rechercher des opportunités plus lucratives dans les marchés en développement. Ces marchés offrent généralement des rendements plus élevés en raison de leur profil de risque plus important. En conséquence, une reprise des flux obligataires pourrait stimuler la croissance économique dans ces régions en leur fournissant un accès accru au financement.
Cependant, cette dynamique n'est pas exempte de risques. Les marchés en développement sont souvent sujets à une forte volatilité des flux de capitaux, qui peut entraîner une instabilité financière. De plus, un afflux massif de capitaux peut exercer des pressions inflationnistes, forçant les banques centrales locales à réagir en ajustant leurs propres politiques monétaires.
Les décisions de la FED sont scrutées par les investisseurs du monde entier. La trajectoire des taux d'intérêt américains influence non seulement l'économie nationale, mais aussi les flux de capitaux, les taux de change et les conditions financières mondiales. Les éventuelles baisses de taux de l'institut américain d'émission monétaire pourraient offrir une bouffée d'air frais aux économies en développement.
On rappelle, à titre d'illustration, qu'à la faveur d'une amélioration des conditions financières mondiales, la Côte d'Ivoire et le Bénin, sont revenus sur le marché international en 2024, après quasiment 3 ans d'absence, en émettant des eurobonds d'un montant de 2,6 milliards de dollars et 750 millions de dollars respectivement. Ces émissions ont contribué à porter le total des eurobonds émis par les pays émergents et en développement à 40 milliards de dollars au premier trimestre 2024.
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