Erratum/ Offre Publique d'Échange de Titres : clarification sur la dém

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12/02/2025 16:37:11
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trop tard.. ceux qui de tous temps attendent des informations negatives sur le pays pour jubiler et se le partager on deja fait cela. ils verront le rectificatif mais regarderont ailleurs
  
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12/02/2025 16:37:11
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Dans un article publié le 11 février, Sika Finance a abordé une annonce de la BRVM, concernant une Offre Publique d'Échange de Titres de l'Etat de Côte d'Ivoire.

Lors du traitement de cet article, une analyse erronée des données a suscité une grande polémique laissant croire à des difficultés de l'État à honorer sa dette, voire à un risque d'insolvabilité. Nous apportons ici toutes les précisions nécessaires.

L'Offre Publique d'Échange de Titres, de quoi s'agit-il ?

La Côte d'Ivoire, à travers la Direction Générale des Financements (DGF), entité rattachée au ministère des finances et du budget, adopte une approche proactive de la gestion de sa dette. Cette stratégie vise à garantir une gouvernance efficace du stock de la dette, en s'assurant que l'État respecte ses engagements tout en réalisant des économies lorsque cela est possible.

Dans ce cadre, la DGF ‘'envisage'' de proposer aux investisseurs ayant souscrit à une trentaine d'émissions obligataires – dont certaines arrivent à échéance dès cette année – d'échanger leurs obligations contre de nouvelles, dont les maturités seront prolongées sur une période de 5 à 7 ans.

Plusieurs raisons peuvent justifier cette démarche. D'une part, elle permet de répartir plus harmonieusement les échéances de remboursement, probablement pour mieux les aligner avec les projections de revenus de l'État et ainsi préserver ses marges de manœuvre pour maintenir la dynamique des investissements publics. D'autre part, cette solution représente un coût moindre pour l'État par rapport à l'émission de nouvelles obligations, dont les procédures sont plus onéreuses.

Pour les investisseurs intéressés, cette offre constitue une opportunité de prolonger la durée de leur rémunération grâce aux intérêts perçus sur une période plus longue qu'initialement prévue.

A notre connaissance, la DGF n'a pas mentionné d'objectif financier à atteindre dans le cadre de cette opération. L'estimation de 800 milliards FCFA provient d'une évaluation réalisée par notre équipe d'analyse, fondée sur des données qui n'ont pas été suffisamment recoupées – un fait exceptionnel dans notre rédaction.

En pratique, cette Offre Publique d'Échange de Titres repose sur une adhésion volontaire : seuls les investisseurs intéressés, en fonction de leurs objectifs financiers et de la nature de leurs ressources, décideront du niveau de leur participation.

De la capacité de l'État à honorer ses engagements

Il est important de préciser que cette opération ne remet aucunement en cause la capacité de l'État à honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. En 2023, la Côte d'Ivoire a consacré un peu plus de 3 800 milliards FCFA au service de sa dette.

De plus, les agences de notation continuent de classer la Côte d'Ivoire parmi les 3 pays les mieux notés d'Afrique subsaharienne. Dans sa dernière évaluation de janvier 2025, Fitch Ratings a confirmé la note BB- et anticipe même une réduction progressive du stock de la dette au cours des prochaines années ; un gage supplémentaire de la bonne approche de l'Etat dans la gouvernance de sa dette.

En résumé, la Côte d'Ivoire adopte une stratégie de reprofilage de sa dette, permettant d'étaler les échéances de remboursement. Il ne s'agit pas d'une restructuration, qui concerne généralement des pays en difficulté financière et implique une demande de décote des créances aux investisseurs.

DANIEL AGGRE/ DG SIKA FINANCE


  
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