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Timipre Marlin Sylva, le ministre nigérian des Ressources pétrolières.
Les autorités nigérianes croisent les doigts. Si l'accord conclu ce 9 avril par l'OPEP+ – qui regroupe les membres de l'OPEP, conduit par l'Arabie Saoudite, et les grands producteurs d'or noir non membres menés par la Russie – était respecté, le géant africain devrait engranger un revenu supplémentaire des 2,8 milliards de dollars, soit environ 1 700 milliards FCFA.
Telle est l'estimation faite ce 10 avril, au lendemain de la signature de l'accord, par le ministère nigérian des Ressources pétrolières.
Dans une note publiée ce vendredi, Timipre Marlin Sylva, à la tête de ce département, a indiqué que le rebond attendu des cours du pétrole " pourrait se traduire par des revenus supplémentaires d'au moins 2,8 milliards de dollars pour l'Etat nigérian ".
" On s'attend à ce que cet accord historique (…) , fasse rebondir les prix du pétrole brut d'au moins 15 dollars par baril à court terme, ce qui améliorera les chances de dépasser les estimations budgétaires ajustées du Nigéria qui sont actuellement basées sur un prix de 30 dollars par baril et une production de pétrole brut de 1,7 million de barils par jour ", a-t-il expliqué.
Voir aussi - Pétrole : Après un bras de fer, Riyad et Moscou s'entendent sur la réduction de la production de l'OPEP
Le Nigéria qui avait élaboré son budget 2020 sur une hypothèse de 57 dollars le baril cette année, avait dû revoir à la baisse ses prévisions à 30$/baril, contrarié par la chute des cours d'environ 50% depuis le début de l'année.
Cette manne inespérée aidera à réduire les tensions budgétaires qui fragilisent la première économie africaine sous la menace d'une récession et qui s'est tournée vers les bailleurs de fonds en quête de ressources pour consolider son budget.
Baisse de la production de 400 000 barils/jour
La hausse de revenu anticipé intègre les efforts de réduction de la production du Nigéria, membre de l'OPEP. Abuja prévoit en effet abaisser sa production journalière d'un peu plus de 400 000 barils sur la durée de l'accord qui court jusqu'en avril 2022, comme contribution à cet effort collectif.
Rappelons que l'accord de l'OPEP+ porte sur une réduire de l'offre de pétrole de 10 millions de barils par jour (bpj) entre mai et juin 2020, de 8 millions de bpj entre juillet et décembre 2020 et de 6 millions de bpj de janvier 2021 à avril 2022 respectivement.
Sur cette base, le Nigéria, dont la production de référence est de 1,829 millions bpj, passera à 1,412 millions bpj, puis 1,495 million de bpj et 1,579 millions bpj respectivement sur les périodes définies ci-dessus, a indiqué Timipre Marlin Sylva.
Les membres de l'OPEP+, qui attendent de trouver un terrain d'entente avec le Mexique au sujet de sa contribution avant de mettre en application l'accord, espèrent redresser un marché du pétrole qui a vu la demande mondiale s'effondrer en raison des mesures de confinement en lien avec la pandémie du covid-19.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 10/04/20 18:23
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