Cameroun : Plus de 1/3 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (INS)

Selon les résultats de la dernière enquête réalisée en 2022 par l'Institut national de la statistique (INS) auprès des ménages camerounais, 37,7% de la population vivrait en dessous du seuil de pauvreté qui est estimé à 813 FCFA (1,32 $) par personne et par jour. Ce taux correspond à environ 10 millions de personnes sur une population totale estimée à environ 27 millions d'habitants. Comparé à l'objectif de 30,8% fixé dans sa stratégie de développement à l'horizon 2030, le Cameroun a près de sept points d'écart à résorber.

Selon le statisticien gouvernemental, ce taux de pauvreté s'explique par une série de facteurs, notamment une croissance économique jugée "insuffisante" (2,6 % en moyenne sur la période allant de 2020 à 2023), des distorsions liées à la redistribution des richesses mais aussi l'impact des chocs endogènes et exogènes liés au conflit russo-ukrainien et les fluctuations des cours mondiaux. "Ces résultats mettent en lumière (…)la vulnérabilité accrue des ménages aux différents chocs socioéconomiques, sécuritaires et climatiques auxquels ils sont exposés, selon leur milieu de résidence, le cadre de vie, le statut, et le profil socioprofessionnel", souligne l'institution.

En outre, 21,6% des pauvres estimés au Cameroun en 2022 vivent en milieu urbain et le reste est concentré dans les zones rurales. Les régions de l'Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Nord, de l'Adamaoua, et l'Est abritent la majeure partie de cette population. L'enquête de l'INS rapporte également une donnée qui illustre bien une inégalité dans la distribution des richesses : 20 % des ménages les plus riches du pays ont une consommation dix fois supérieure à celle des 20% des ménages les plus pauvres.

Les inégalités se matérialisent également au niveau de l'accès à l'électricité. 87,6% des zones urbaines sont électrifiées contre seulement 28,4% des zones rurales soit un taux d'accès national de 60,2%. En matière d'accès à l'eau potable, la situation a connu une embellie par rapport à 2014 soit 80,6% de la population contre 76,7% huit ans en arrière.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 26/04/24 05:08