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Au Gabon, le chef de l'exécutif, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a approuvé le 31 août dernier en Conseil des ministres, un projet de loi portant rectification du budget pour le compte de l'exercice 2024. Le nouveau texte qui sera soumis à l'appréciation du parlement prévoit de faire passer le budget de l'État à 4 493,4 milliards FCFA (7,5 milliards USD), en hausse de 331 milliards FCFA (560 millions USD) par rapport au document initial.
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Libreville justifie cette augmentation par une volonté de "poursuite des chantiers, notamment dans les secteurs de la route, de l'éducation, de la santé, de l'eau et de l'énergie", indique le communiqué publié au terme du Conseil des ministres. L'ajustement est rendu possible grâce à "la mise en œuvre de mesures visant à accroître la performance des services fiscaux et à améliorer la collecte des recettes douanières" ainsi que la réduction du train de vie de l'État.
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Ainsi, les recettes publiques augmenteront de 132,5 milliards FCFA principalement tirées par le secteur pétrolier. Le gouvernement table en effet sur une hausse de 3,4 % de la production de l'or noir en 2024 à 11,4 millions de barils contre 11 millions dans la loi de finances initiale. Libreville anticipe également un accroissement de 9,7 % du prix du baril de pétrole gabonais, sans préciser les tenants de cette augmentation. Par contre, la tonne de manganèse (le 2e produit d'exportation du Gabon après le pétrole) verra son prix diminuer de 24 % par rapport aux prévisions faites en début d'année.
L'État prévoit également une hausse des ressources de trésorerie (constitués de dons et d'emprunts) alors même qu'il éprouve, depuis le début de l'année, des difficultés à mobiliser de la dette sur le marché intérieur. Ce poste est porté à 1 523 milliards de FCFA (+196,2 milliards).
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S'agissant des dépenses, le communiqué du gouvernement laisse entendre qu'une réduction du train de vie de l'État a été opérée grâce à des mesures concourant à stabiliser la masse salariale, notamment la renonciation par le Président de la transition à son salaire ; la réduction du traitement dévolu aux parlementaires ; la suppression de certaines structures publiques à l'instar de l'Autorité Nationale de Vérification et d'Audit (ANAVEA) et le haut-Commissariat de la République. Des mesures qui ne suffiront cependant pas à contenir les dépenses supplémentaires induites par les promesses de l'exécutif actuel faites aux populations gabonaises. Par exemple, les dépenses de biens et services connaîtraient une hausse de 40 % par rapport à la loi de finances initiale, tout comme les transferts et subventions, désormais projetés à 393,3 milliards FCFA contre 352,2 milliards FCFA initialement. Le service de la dette augmentera également de 5,3 % à 1 567,1 milliards FCFA, dont près de 390 milliards FCFA représentant les intérêts.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 02/09/24 15:53
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