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Par Omar El Oudi
Le dossier de cession de la Tunisian Foreign Bank (TFB) est de nouveau relancé. A peine six mois après la dernière tentative de céder la banque, l'Etat lance un appel d'offres dont les conditions de sélection de l'investisseur potentiel ne laissent pas indifférents les simples lecteurs.
Le nouvel Appel à Manifestation d'Intérêt (AMI) prévoit trois conditions " éliminatoires " qui convergent toutes vers le choix d'une banque tunisienne pour récupérer la TFBank. De surcroît, tout investisseur étranger et non banquier n'est pas éligible à se présenter à cet appel d'offres.
Si on se fie aux termes de référence du nouvel Appel à Manifestation d'Intérêt et en approfondissant notre analyse, il nous parait claire que la course vers la conquête de la mariée serait limitée à 9 banques seulement répondant aux critères consultatifs de la CAREPP*, sur les 24 banques locales à capital tunisien, à un conseil d'administration tunisien et à un management tunisien.
Toutefois, ces 9 banques aux intérêts différents et différenciés pourraient limiter encore plus la " short list " finale à 4 banques qui pourraient répondre à d'autres critères non déclarés officiellement à savoir, la solidité financière, la présentation d'un plan de développement de la banque annexé à la prédisposition du nouvel investisseur à assurer un plan de recapitalisation de la TFBank qui ne serait pas des moins coûteux.
Il est ainsi évident que la première analyse des termes de l'Appel à Manifestation d'Intérêt nous fait ressortir plusieurs interrogations étant donné que l'Etat avait déjà procédé à un processus de désengagement du capital de la TFBank en avril dernier. Une opération qui a intéressé 14 investisseurs dont 3 prétendants dans la " short list " finale. La meilleure offre financière a été présentée par le fonds d'investissement britannique INVEMA qui a proposé 30 millions d'euros outre un plan de recapitalisation de 125 millions d'euros.
Bien que la CAREPP ait décliné cette offre importante, aucune annonce officielle n'a été communiquée sur l'issue de cet appel d'offres et nous ne savons jusqu'à aujourd'hui pourquoi ce grand changement dans les critères de sélection de l'investisseur potentiel.
Pourquoi l'Etat tunisien écarte-t-il d'une manière délibérée tout investisseur étranger de cette course sachant que tout au long des derniers appels d'offres aucune banque tunisienne ne s'est manifestée officiellement pour la TFBank ?
Pourquoi l'Etat tunisien, dans un contexte d'asphyxie budgétaire renonce-t-il à une opportunité d'entrée de devises dans le cadre de cette cession et condamne les investisseurs tunisiens à prévoir une sortie de devises dans le programme de recapitalisation de la TFBank ?
Dernière question à se poser dans cet ordre d'idées, l'exception sera-t-elle une tradition ? Et les prochains Appels d'Offres de privatisation des entreprises publiques seraient-ils destinés uniquement à des investisseurs tunisiens ? De quoi faire rougir le FMI.
*La Commission d'assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique
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