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Cinq ans après sa fusion physique et institutionnelle, le marché boursier de la CEMAC a du mal, à se développer, notamment en raison de la réticence des entreprises à s'introduire en bourse et de l'indifférence du grand public pour l'investissement dans les titres financiers. Dans le rapport annuel 2023 de la BVMAC, Henri-Claude Oyima, le Président du conseil d'administration, indique que des mesures sont actuellement mises en place pour améliorer le taux de pénétration des activités liées aux valeurs mobilières au sein des populations. La place boursière s'est fixée pour objectif de relever significativement le nombre de comptes titres "qui devrait passer de 8 500 actuellement à 100 000 comptes titres d'ici à la fin de l'année 2026", a indiqué celui qui est également à la tête du groupe BGFIBank.
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Dans la CEMAC, un compte titres est un compte ouvert au nom du titulaire de titres financiers auprès d'un intermédiaire financier agréé, en l'occurrence une SGI, et qui lui permet de passer ses ordres d'achat et de vente de titres sur le marché boursier. Tout investisseur sur le marché financier, qu'il s'agisse d'une personne physique ou morale, doit préalablement en avoir un pour pouvoir réaliser des transactions sur le marché.
Pour atteindre cet objectif, la BVMAC prépare des mesures pour inciter le public à investir à la bourse. Elle a, notamment, en projet de fractionner la valeur des actions pour les rendre à la portée des petits épargnants ; diversifier les canaux d'accès aux instruments financiers en permettant au public d'investir via le Mobile money et mettre en place un compartiment hors-cote pour permettre les échanges sur les valeurs qui ne sont pas listées.
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"L'activation de ces leviers, nous en sommes convaincus, aboutira à un approfondissement des différents compartiments de la cote de la bourse régionale tant en termes de nombre d'instruments cotés et son corollaire qui est la hausse de la capitalisation boursière et des encours de dettes obligataires listées, que du volume des transactions tout compartiment confondu", a indiqué Oyima.
Toutefois, le dirigeant a soulevé quelques pesanteurs qui compromettent l'atteinte de ces objectifs, notamment la faible sollicitation du secteur privé vis-à-vis du mode de financement par le marché financier et les pesanteurs qui entourent encore le processus de privatisation des entreprises des portefeuilles publiques des États de la CEMAC. Le PCA de la BVMAC déplore également la difficulté des parties prenantes du marché financier à se conformer aux exigences réglementaires en vigueur sur le marché régional.
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Pour rappel, la BVMAC a terminé l'année 2023 avec une capitalisation boursière flottante de 66,4 milliards FCFA pour 6 sociétés côtés, un encours de dettes de 1 300 milliards FCFA et 12,3 milliards FCFA de transactions. Une performance modeste pour une place boursière qui réunit 6 pays.
Cédrick JIONGO
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