Abidjan accueille la COP 15, le sommet de l’urgence climatique en Afrique

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Abidjan, la capitale économique ivoirienne accueille depuis ce 9 mai la COP 15, la 15ème conférence des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, qui s'est ouverte lundi par la conférence des chefs d'Etats et de gouvernement en présence du président ivoirien Alassane OUATTARA. 

Ce ‘'Sommet de l'urgence climatique'' se tient à un moment où l'inquiétude se fait plus grandissante quant à l'avenir d'une planète dont la survie est menacée par la dégradation des terres agricoles et la sécheresse, conséquences directes de l'activité humaine et du réchauffement climatique. Une inquiétude qui est plus marquée pour le continent africain, la région la plus touchée par ces phénomènes et qui paie actuellement un plus lourd tribut à ce désastre qui pointe à l'horizon. 

" La dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles, menaçant ainsi l'existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent directement de l'agriculture ; la désertification et la sécheresse causent la perte de 12 millions d'hectares chaque année ; la dégradation des terres affecte directement 74% des personnes pauvres dans le monde ", a égrené le président ivoirien, ajoutant que " selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le désert progresse de 5 km, chaque année, dans les zones semi-arides d'Afrique de l'Ouest ". 

Au cours des deux dernières décennies seulement, les Nations Unies estiment que la sécheresse a touché 1,5 milliard de personnes et entraînent des pertes économiques d'au moins 124 milliards de dollars. Et, il est également estimé que 40 % des terres de la planète sont déjà dégradées, donc peu voire non productives, entraînant des conséquences désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance. 

En Afrique, des terres de moins en moins propices à l'agriculture, au-delà des crises alimentaires qu'elles favorisent, sont sources de chômage, de migration et de conflits, la violence, comme c'est le cas du terrorisme dans le Sahel, étant le terreau de l'inactivité de bras valides, sans perspective d'avenir, a fait remarquer Moussa FAKI, le président de la Commission de l'Union africaine. 

La rencontre qui se tiendra sur 12 jours jusqu'au 20 mai autour du thème " Terres. Vie. Patrimoine : D'un monde précaire vers un avenir prospère ", veut définir un cadre d'actions en vue de susciter un mouvement mondial en faveur d'une terre qui doit également profiter aux générations futures.

''Agissons vite!''

" Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres ! ", a exhorté le chef de l'exécutif ivoirien.

Pays hôte de l'évènement, la Côte d'Ivoire particulièrement concernée par une problématique qui a un rapport direct avec son économie essentiellement agricole. En effet, premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou, le pays tire 75% de ses devises de ses exportations de produits agricoles, lesquels représentent le quart de son PIB. Et 70% de la population active est employé dans le secteur agricole. Des résultats qui se sont toutefois construits au détriment d'une forêt qui a reculé de plus de 80% à 2,9 millions d'hectares en 2021, alors qu'elle couvrait une superficie de 16 millions d'hectares en 1960. 

Et alors que l'on estime que 60% des terres agricoles en Côte d'Ivoire sont dégradées, pour le pays l'enjeu de telles assises est vitale pour trouver des solutions urgentes. Une situation dont Abidjan est bien conscient pour avoir lancer un programme de reforestation de 3 millions d'hectares. Mais mieux, le président ivoirien va lancer un programme dénommé ‘'Initiative d'Abidjan'' visant à mobiliser 1, 5 milliard de dollars auprès de bailleurs de fonds en vue de restaurer les terres dégradées, renforcer durablement la productivité des agricoles et créer des millions d'emplois dans le pays. Une initiative qui se veut un modèle qui pourrait inspirer d'autres Etats africains. 

La Conférence portera une attention particulière à la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030, la pérennité de l'utilisation des terres face aux impacts du changement climatique et la lutte contre l'augmentation des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt.

Ce sont au total 5 000 participants de 196 pays dont une dizaine de chefs d'Etats africains qui prennent part à ce sommet.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 09/05/22 15:26

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