Le Nigeria multiplie les initiatives afin de préserver ses réserves de changes sous pression depuis la baisse des cours du pétrole qui génère 90% des devises du pays. Ce mardi, dans un communiqué, la présidence a annoncé que le chef de l'Etat Muhammadou Buhari " a demandé à la Banque centrale du Nigéria (CBN) de cesser de fournir des devises pour l'importation de produits alimentaires dans le pays ".
Cette injonction intervient alors qu'il y a deux semaines, la CBN avait interdit les importations de lait. Et plus tôt dans l'année, l'institution d'émission monétaire avait imposé des restrictions aux importations de produits textiles.
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L'enjeu pour le pays est de stimuler la production locale, notamment dans le secteur agricole, l'un des grandes promesses électorales du président Buhari. " Ne donnez pas un cent à quiconque pour importer de la nourriture dans le pays ", a-t-il insisté à l'endroit de la banque centrale, soulignant que le pays avait " atteint l'autosuffisance alimentaire ".
Il a indiqué que les devises devraient avoir pour vocation à être " conservées et utilisées pour la diversification de l'économie " faisant allusion à des investissements vers d'autres secteurs en vue de sortir de la grande dépendance au pétrole.
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Dans le pays cette déclaration est toutefois dénoncée dans certains cercles comme une atteinte à l'indépendance de la CBN consacrée par les lois nationales. Mais également, l'assurance sur l'autosuffisance alimentaire dans le pays ne fait pas l'unanimité. Alors que les importations de riz ont été interdites, le Nigeria fait en effet face à une hausse des prix sur les marchés en plus d'une explosion de la contrebande en provenance des pays voisins.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 14/08/19 09:40