Nigeria : La Banque centrale va imposer des restrictions en vue de stimuler l’industrie textile

Godwin Emefiele, gouverneur de la CBN, la banque centrale du Nigeria

La CBN, la banque centrale du Nigeria, va prochainement mettre en place un dispositif en vue de stimuler l'industrie locale du textile. Ces mesures vont cibler les importateurs de textiles et de vêtements du pays, a annoncé la semaine dernière Godwin Emefiele, le gouverneur de l'institution, alors qu'il rencontrait les acteurs du secteur, industriels et établissements bancaires.

Dans le détail, ces mesures vont porter sur les restrictions d'accès aux devises pour les importateurs, l'idée étant de les amener à s'approvisionner localement. Il faut en effet noter que ce sont chaque année plus de 4 milliards de dollars de textiles et vêtements que le pays achète à l'extérieur.  "Les détails de ces stratégies seront dévoilés le moment venu", a indiqué Godwin Emefiele.

L'enjeu pour le Nigeria de remettre en selle une industrie textile qui employait environ 450 000 personnes au début des années 1980 avec près de 200 unités de fabrication. Une ère glorieuse qui contraste avec un contexte où le géant africain ne compte que 25 usines, fonctionnant actuellement à moins de 20% de leurs capacités de production, pour environ  20 000 emplois selon le gouverneur de la CBN.

Ce dernier a également fait savoir que l'appui de l'institution portera également sur l'octroi de fonds à des taux préférentiels aux industries mais également sur un accompagnement du monde agricole afin de relever la qualité et la quantité de la production.

Pour Godwin Emefiele, cette politique de soutien devrait à terme générer jusqu'à 10 milliards de dollars de revenus pour le pays.

La CBN montre ici le rôle interventionniste que peu bien jouer une banque centrale pour stimuler l'activité économique. Il s'agit-là d'un des arguments que brandissent les anti Francs CFA qui ne cessent de dénoncer l'immobilisme de la BCEAO et de la BEAC et leur incapacité à impulser une vraie dynamique dans leurs espaces respectifs.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 11/03/19 18:06