Le géant canadien Barrick Mining versera 244 milliards FCFA (430 millions de dollars) pour solder son contentieux avec le Mali, selon Bloomberg. Ce règlement financier intervient après la conclusion lundi d'un accord global entre la compagnie minière et le gouvernement malien, mettant fin à deux ans de conflit autour du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, l'une de ses principales opérations en Afrique.
Le paiement se décompose en plusieurs tranches : 144 milliards FCFA devaient être versés dans les six jours suivant la signature de l'accord lundi, 50 milliards FCFA seront compensés par des crédits de TVA, et 50 milliards FCFA avaient déjà été payés l'année dernière. Cette structure permet aux deux parties de trouver un terrain d'entente tout en préservant leurs intérêts respectifs.
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L'annonce a immédiatement rassuré les marchés financiers. L'action Barrick a bondi de 7,5% à la Bourse de Toronto, témoignant du soulagement des investisseurs face à la résolution de ce différend majeur qui paralysait un actif stratégique de la compagnie.
Ce contentieux avait pris une tournure particulièrement tendue ces derniers mois. Le Mali réclamait à Barrick plus de 400 millions de dollars pour non-paiement présumé d'impôts, accusation fermement contestée par la compagnie canadienne. La situation s'était considérablement aggravée en janvier 2025 avec la saisie de plus de 3 tonnes d'or par les autorités maliennes, obligeant Barrick à suspendre ses opérations. L'escalade s'était poursuivie avec l'arrestation de quatre employés de Barrick en novembre 2024, puis le placement de la mine sous administration provisoire par un tribunal malien en juin 2025. Ces mesures coercitives faisaient suite à l'adoption en 2023 d'un nouveau code minier établissant une participation obligatoire de l'État à hauteur de 35% dans les projets miniers.
L'accord permet à Barrick de récupérer le contrôle opérationnel complet du complexe de Loulo-Gounkoto et de retirer sa plainte d'arbitrage déposée auprès du Centre international pour le règlement des différends du Groupe de la Banque mondiale. En contrepartie, le Mali abandonne toutes les charges portées contre la compagnie et ses filiales, et s'engage à libérer les quatre employés détenus.
Ce dénouement met fin à un bras de fer qui menaçait l'un des plus importants complexes aurifères du continent. Pour le Mali, où le métal précieux représente près de 70% des exportations et une part essentielle des recettes fiscales, la stabilisation de ce site stratégique constitue un enjeu économique majeur. La résolution de ce contentieux envoie également un signal positif aux investisseurs internationaux, dans un contexte où le pays cherche à préserver son attractivité minière malgré un environnement sécuritaire et politique complexe.
La Rédaction
Publié le 25/11/25 12:30


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