Une introduction en bourse (ou IPO, pour Initial Public Offering) n'est pas seulement une levée de capitaux. C'est aussi un processus en deux temps : d'abord le marché primaire, où les investisseurs achètent pour la première fois des actions nouvellement émises, puis le marché secondaire, où ces mêmes titres commencent à s'échanger librement et où se révèle leur véritable valeur de marché.
À la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), certaines IPO ont transcendé leur simple objectif financier pour devenir de véritables jalons historiques. Leur réussite se mesure à la fois à l'enthousiasme de la souscription initiale, mais aussi à la performance des titres dans les premiers jours de cotation, moment de vérité où le marché secondaire valide ou corrige les anticipations.
Le palmarès des IPO les plus marquantes
En tête, figure l'introduction de Bank of Africa Mali en 2016, qui a marqué l'histoire de la Bourse régionale avec une sursouscription 7 fois supérieure à l'offre initiale, le tout en seulement 24 heures. Jamais la place financière n'avait connu un tel engouement.
La Société Ivoirienne de Banque arrive juste derrière, avec une opération intégralement absorbée en une journée et un taux de couverture de 231°%, preuve de la profondeur et de la vitalité de la demande locale.
Enfin, l'IPO d'Ecobank Côte d'Ivoire en décembre 2017 a confirmé cette dynamique effervescente. En 24 heures, l'intégralité des actions disponibles avait trouvé preneur, atteignant un taux de couverture de 240°%.
Comprendre le processus
Le marché primaire correspond à la phase où l'entreprise émet ses titres et les propose au public à un prix fixé à l'avance. C'est là que se mesure la confiance initiale des investisseurs : un taux de sursouscription élevé traduit un appétit fort.
Le marché secondaire, lui, démarre dès la première cotation en bourse. Les actions y sont échangées entre investisseurs, et le prix devient le reflet de l'offre et de la demande. C'est le véritable test de l'IPO : si le titre s'apprécie rapidement, cela confirme que le prix d'introduction était attractif. S'il stagne ou baisse, cela suggère que la valorisation initiale était peut-être trop ambitieuse.
C'est dans ce passage du primaire au secondaire que se joue la crédibilité d'une IPO.
Les portraits détaillés :
- BOA Mali
Le 31 mai 2016, BOA Mali proposait ses actions à 22 500 FCFA (soit 2 000 FCFA après fractionnement). L'opération visait une levée de 8,79 milliards FCFA mais la demande a atteint sept fois ce montant. Sur le marché primaire, ce fut un plébiscite absolu.
Sur le marché secondaire, les dix premiers jours ont prolongé l'euphorie avec une plus-value de 67,4°%. La rareté du flottant et la confiance dans le groupe bancaire ont entraîné une progression rapide, donnant raison à ceux qui avaient souscrit. Cette envolée illustre comment une sous-évaluation calculée peut stimuler une dynamique positive.
- La Société Ivoirienne de Banque
Le 27 octobre 2016, la SIB s'introduisait en bourse à 14 000 FCFA l'action, soit 2 800 FCFA après fractionnement. L'opération a été intégralement souscrite en une seule journée, avec un taux de couverture de 231°% ; pour une levée initiale de 26 milliards FCFA. Là encore, le marché primaire a révélé une adhésion massive.
La dynamique s'est poursuivie par la suite : dès les dix premiers jours de cotation, le titre s'est adjugé une plus-value de 45,1°%, récompensant immédiatement les investisseurs. Cette performance fulgurante sur le marché secondaire a consolidé la réputation de la SIB comme valeur sûre et renforcé l'attractivité de la BRVM auprès des petits porteurs.
- Ecobank Côte d'Ivoire
Le 12 décembre 2017, Ecobank CI lançait son IPO à 20 000 FCFA (soit 4 000 FCFA après split), avec un objectif de 45 milliards FCFA. L'opération a été intégralement bouclée en 24 heures, avec une couverture de 240°% : un succès éclatant sur le marché primaire.
Sur le marché secondaire, l'action a maintenu son attractivité enregistrant un gain de 28,1°% au cours des dix premiers jours de cotation à la BRVM. Contrairement aux envolées observées sur BOA Mali ou la SIB, le titre a affiché une progression plus modérée sur cette période. Cette stabilité illustrait une valorisation jugée relativement équilibrée : moins de gains immédiats, mais aussi moins de risques de correction brutale.
Les dix premiers jours, un révélateur décisif
L'enseignement est clair : la souscription initiale témoigne de la confiance, mais c'est le marché secondaire qui sanctionne réellement le prix d'introduction.
BOA Mali et la SIB ont connu des envolées rapides, confirmant une sous-évaluation volontaire.
Ecobank CI a offert un scénario plus mesuré, révélant la prudence du marché face à la valorisation du titre.
Ces trajectoires montrent que la...
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La Rédaction
Publié le 20/11/25 15:30


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