BRVM : Comment les filiales Bank Of Africa ont surmonté la crise de la Covid-19 ?

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Tenues d'être prudentes sur les crédits, les filiales de BOA à la BRVM ont vu leur profit replier, mais ont néanmoins pu contenter leurs actionnaires.

Les 6 filiales du groupe Bank of Africa cotées à la BRVM vont distribuer 35 milliards FCFA de dividendes à leurs actionnaires au titre de l'exercice 2020. Un niveau de rémunération qui reste identique (pour chaque filiale) à celui de l'exercice précédent, malgré le repli des performances financières enregistrées. A l'analyse, hormis BOA Mali qui a retrouvé le chemin des bénéfices après une lourde perte en 2019, même si les 5 autres ont enregistré des profits, l'on note des baisses qui oscillent entre -16% pour BOA Sénégal et -1,2% pour BOA Côte d'Ivoire.

Ces performances ont pu être impactées par la stratégie adoptée au niveau du groupe marocain qui a fait le choix de la prudence du fait des incertitudes qui planent autour des effets de la crise sanitaire. En termes de crédit, les filiales ont été sommées de lever le pieds, n'accordant la priorité qu'aux secteurs moins impactés par la crise et à l'accompagnement uniquement de leurs clients en difficulté. En contrepartie, elles ont plutôt été invitées à investir dans les titres de placements (notamment les bons du trésor), à accélérer la digitalisation, les transferts internationaux et le trade finance via les canaux internes du groupe pour dégager plus de marges.

L'exercice qui n'a certainement pas été aisé a pesé sur les filiales qui ont manifestement réussi à s'adapter à la nouvelle donne. Globalement en effet, les PNB (chiffre d'affaires) se sont inscrits en hausse.  

Si les crédits se sont contractés seulement au niveau de 3 des filiales (Bénin, Côte d'Ivoire et Mali), les ratios de transformation (rapport crédit/dépôt) ont significativement baissé, les établissements ayant prêté relativement moins par rapport à leur dépôt. En un an, entre 2019 et 2020, ce ratio est par exemple passé de 70,3% à 65,6% à BOA Bénin, de 83,3% à 66% à BOA Côte d'Ivoire (l'impact de l'élection présidentielle à prendre en compte) ou encore de 79,1% à 62,6% à BOA Mali.

A l'inverse, les titres de placements ont généralement connu une bonne progression avec des hausses de près de 27% chez BOA Burkina, 14% chez BOA Sénégal ou encore 10% chez BOA Mali.

Par ailleurs, crise de la Covid-19 oblige, le coût net du risque (CNR) a été un facteur limitant pour les performances des établissements avec des hausses parfois exponentielles, grevant d'autant les marges générées par les activités. Le CNR a par exemple presque été multiplié par 4 à BOA Côte d'Ivoire (à 5,7 milliards FCFA) et triplé à BOA Niger (à 3,76 milliards FCFA).

Au total, les filiales du groupe marocain à la BRVM ont su se montrer résilientes dans le contexte particulier de l'exercice 2020. La croissance des PNB (chiffre d'affaires) est la preuve que ''le moteur est en marche'' selon l'expression utilisée par le groupe. Une évolution positive de la crise sanitaire et la relance des économies devraient contribuer à accélérer l'assainissement des portefeuilles de crédits et ouvrir de bonnes performances pour l'exercice 2021.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 23/04/21 20:35

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