Le marché mondial du cacao retrouve un souffle inattendu. Après deux années de tensions, marquées par une envolée des cours jusqu'à des sommets record en décembre, les prix se retournent brutalement. À New York, les contrats à terme ont glissé ce 24 novembre de 2,7%, atteignant leur plus bas niveau depuis février 2024. En 6 mois, la tonne de cacao a perdu environ 60% de sa valeur.
Cette correction profonde ne doit rien au hasard. Elle reflète à la fois l'amélioration des perspectives d'offre mondiale, tirée par la Côte d'Ivoire, et un affaiblissement progressif de la demande dans un contexte économique morose.
Les approvisionnements ivoiriens changent la donne
La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, joue à nouveau un rôle décisif. Les arrivages de fèves dans les ports d'Abidjan et de San Pedro dépassent désormais 100 000 tonnes pour la 3e semaine consécutive, un niveau qui n'avait plus été observé depuis le début de la crise d'approvisionnement, d'après les données de Bloomberg.
Cette dynamique a permis de combler en grande partie le retard accumulé en octobre lors de l'ouverture de la campagne principale. Les volumes s'approchent désormais du rythme de l'an dernier, dissipant les craintes d'un déficit structurel prolongé.
Les experts y voient d'abord un effet mécanique : des stocks reportés importants provenant de la récolte intermédiaire précédente, stimulés par la hausse du prix payé aux producteurs.
Les opérateurs scrutent désormais les flux en provenance d'Afrique de l'Ouest, moteur de 70% de la production mondiale. La reprise des exploitations, après les épisodes de sècheresse et de maladies des cacaoyers qui avaient réduit les récoltes, alimente les projections d'un excédent global plus important en 2025.
Pour autant, les fondamentaux restent fragile. La production en Côte d'Ivoire ne devrait pas être significativement meilleure que celle de l'an dernier.
La Rédaction
Publié le 24/11/25 14:44


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