Le ministre d'État en charge de l'Économie, Henri-Claude Oyima, a défendu devant la Commission des Finances la réforme de la Taxe forfaitaire d'habitation (TFH), adoptée en Conseil des ministres le 4 décembre dernier. Cette réforme, fortement contestée, vise à simplifier le système de taxation locale tout en le rendant plus équitable. Le gouvernement annonce que la TFH devrait finalement générer 22,6 milliards de FCFA en 2026, contre 2,8 milliards initialement prévus.
Le principe de la réforme repose sur un forfait par zones géographiques, permettant une lecture claire et uniforme de l'impôt. L'objectif affiché est d'améliorer le rendement de la TFH tout en assurant une justice fiscale entre contribuables. La réforme prévoit également une réduction du taux de la contribution pour l'amélioration du cadre de vie, de 9% à 7%, afin d'alléger la pression fiscale, ce qui entraîne une perte estimée à 1,8 milliard de FCFA.
Les recettes additionnelles attendues, soit près de 18 milliards de FCFA, seront affectées au Fonds d'initiative départementale (FID). Ce fonds est destiné à financer les projets locaux prioritaires : aménagement des voiries, construction et amélioration de l'habitat, services de proximité et autres infrastructures contribuant au développement territorial. Le FID se présente ainsi comme un instrument de redistribution directe des ressources fiscales vers les collectivités locales.
Reste que l'arbitrage parlementaire sera décisif. Saisis par le chef de l'État sur le fondement de l'article 52 de la Constitution, les députés devront trancher entre rendement budgétaire et acceptabilité sociale d'un impôt local élargi. Au-delà des chiffres annoncés, l'enjeu porte sur la crédibilité de l'orientation des recettes vers le FID et sur la capacité réelle de l'État à transformer cette ressource fiscale en investissements visibles au niveau local.
La Rédaction
Publié le 15/12/25 10:07


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