Le Gabon vient de franchir un cap stratégique dans l'industrie du ciment. Lors d'une audience avec le président Brice Clotaire Oligui Nguema, le groupe marocain CIMAF a acté une nouvelle convention portant la participation de l'État gabonais à 10% du capital, là où elle était jusqu'ici inexistante. Une entrée au capital qualifiée de non négociable, symbole d'une volonté du gouvernement d'être actif dans les secteurs stratégiques de l'économie et de garantir une meilleure création de valeur locale.
L'usine d'Owendo, actuellement à 850 000 tonnes par an, verra ainsi sa capacité passer à 1 850 000 tonnes dès septembre 2026 avec la mise en service de sa troisième ligne de production. À terme, la filiale SIMGabon-Franceville pourrait rouvrir à Baya (Haut-Ogooué), relançant la production régionale et générant de nouveaux emplois.
CIMAF est également lors de cette rencontre, renforcer son engagement dans la promotion immobilière via sa filiale Addoha, avec des projets de logements sociaux à Owendo dont la mise en œuvre a été accélérée sur instruction présidentielle. Le Chef de l'État a par ailleurs rappelé l'importance de prioriser l'emploi gabonais et la sous-traitance locale, exigeant des entreprises qu'elles privilégient compétences et fournisseurs nationaux.
Le groupe marocain qui a déjà annoncé des investissements majeurs avec notamment 90 milliards FCFA pour une nouvelle usine et 25 milliards supplémentaires pour renforcer la production existante, renforce donc son ancrage local. Avec cette montée en puissance industrielle et la participation de l'État, le Gabon sécurise son approvisionnement national en ciment et crée une dynamique d'emplois locaux, tout en consolidant sa souveraineté économique dans un secteur clé.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 17/12/25 13:35


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