Au premier semestre 2025, la Chine a absorbé près de 39% des exportations du Gabon selon les données officielles, confirmant son rôle central dans l'économie nationale. Cette position dominante intervient dans un contexte où l'indice global des valeurs exportées n'a progressé que de 1,4% au deuxième trimestre, tandis qu'en moyenne sur six mois, il recule fortement de 30,7% par rapport à l'année précédente. Autrement dit, le pays exporte moins en valeur, mais continue de s'appuyer sur un partenaire clé pour maintenir ses recettes extérieures.
Cette dépendance repose sur la structure même des exportations gabonaises, largement dominées par les matières premières. Au deuxième trimestre, l'indice de production pétrolière recule de 1,2%, la production forestière de 4,9%, tandis que le manganèse n'affiche qu'une faible progression de 0,2%. Ces évolutions limitées renforcent mécaniquement le poids du premier client, capable d'absorber des volumes importants même dans un contexte de ralentissement.
Les industries du bois illustrent bien cette sensibilité. L'indice composite du secteur se contracte de 3,8%, avec un net repli du sciage (-8,2%) et du placage (-8,4%), directement lié à une demande extérieure moins dynamique, notamment en provenance de Chine. À l'inverse, la production de contreplaqué progresse fortement (+29,3%), portée par des segments de marché mieux orientés vers l'Asie.
Dans un environnement où plusieurs secteurs industriels reculent avec notamment le raffinage (-3,7%), commerce des produits pétroliers (-5,4%), production d'eau (-34,8%), la Chine reste un débouché stabilisateur pour les exportations gabonaises. Cette configuration montre à quel point l'évolution de la conjoncture nationale reste étroitement liée aux décisions d'achat et au rythme de croissance de son principal partenaire commercial, ce qui alimente à la fois la résilience et la vulnérabilité de l'économie.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 13/12/25 19:08


SN
CM

