Gervais DJONDO, Co-fondateur du Groupe ECOBANK : ''Nous devons aider les entreprises locales à se 'panafricaniser' ...''

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ferme dans 1h13min

Gervais DJONDO, Co-fondateur du Groupe ECOBANK : 

Nous devons aider les entreprises locales à se ‘'panafricaniser'' … 

 

Gervais DJONDO est une icône vivante de l'industrie bancaire et du monde entrepreneurial en Afrique. Co-fondateur du groupe Ecobank, aujourd'hui présent dans 33 pays africains, ce panafricaniste convaincu est également à l'origine de ASKY, une compagnie aérienne créée avec l'ambition de relancer le rêve brisé de la défunte Air Afrique.

" Les besoins de financements étaient importants et nous devions absolument faire éclore un secteur privé africain ", explique-t-il dans cette interview en évoquant les origines du groupe bancaire panafricain qui a démarré ses activités en octobre 1985 avec l'ouverture de Ecobank Togo, sa toute première filiale. Gervais DJONDO jette en outre un regard sur l'évolution d'une ‘'fierté africaine'', passée sous le contrôle d'entités en dehors du continent (" le plus important n'est pas la nationalité du capital, mais son utilité ", dit-il), ainsi que sa vision de la mission d'une banque ancrée en Afrique.



Pour quelles raisons aviez-vous estimés qu'il était impératif de créer une banque panafricaine à capitaux africains ?

A l'aune des indépendances, il n'existait aucune banque détenue par des capitaux africains. Les besoins de financements étaient importants et nous devions absolument faire éclore un secteur privé africain.  C'est pour cette raison que l'idée d'Ecobank est née des chambres de commerces qui constituaient le réseau des entreprises privées de la sous-région. Avec quelques-uns, nous avons vite saisi l'importance d'avoir une banque, capable de soutenir ce secteur privé et participer à l'intégration des économies africaines, seul vecteur d'un développement sur la durée ; une banque panafricaine " par nous et pour nous ".  C'est cette conviction qui nous porte encore 40 ans après. 

Ecobank ne sera jamais Air Afrique.

Près de 40 ans après, quel regard rétrospectif avez-vous de cette aventure ? 

Beaucoup de choses ont été faites mais il reste encore plus à faire. Nous en étions conscients au début de l'aventure. Rétrospectivement, ce qui rassure est que Ecobank existe encore 40 ans après. L'échec n'est pas une option. Ecobank ne sera jamais " Air Afrique ".  Les fondamentaux, ce que j'appelle l'ADN de Ecobank, l'éthique, la bonne gouvernance, l'excellence, l'ambition collective sont autant d'éléments qui font que Ecobank est une entreprise de plusieurs générations et non d'une génération.

Ecobank est une entreprise de plusieurs générations et non d'une génération.


Avec le temps, le Groupe Ecobank a fini par ouvrir son capital et compte aujourd'hui QNB et ARISE BV, deux firmes hors du continent, qui contrôlent tout de même 49% du capital. Quel est votre regard sur cette évolution ?

C'est une évolution explicable.  Nous devions continuer notre voyage.  Or il manque aujourd'hui des leviers financiers en Afrique pour soutenir dans l'immédiat une banque de la taille de Ecobank.  Les actionnaires de référence, la SFI dans le temps, QNB, Arise, Nedbank ou PIC aujourd'hui, jouent un rôle important, nous aident à progresser, et sont des points de référence dans le temps qui permettront d'attirer du capital additionnel.  Pour réussir une aventure entrepreneuriale, il faut aller chercher le capital là où il se trouve.  Je reste convaincu que cette " anomalie " se corrigera dans le temps et qu'il arrivera un moment dans la trajectoire de Ecobank où les capitaux seront majoritairement africains.

Il manque aujourd'hui des leviers financiers en Afrique pour soutenir dans l'immédiat une banque de la taille de Ecobank.

 

Auriez-vous souhaité que ce soient des capitaux africains qui prennent le relais plutôt que des capitaux étrangers ? Pourquoi ?

Le plus important n'est pas la nationalité du capital, mais son utilité. Les actionnaires de référence que nous avons aujourd'hui nous aident à progresser.  Demain, lorsque l'Afrique disposera des leviers nécessaires, tels des fonds de pension panafricains ou des gestionnaires d'actifs de taille importante, il n'y a aucun doute dans mon esprit que ces capitaux se dirigeront vers des réussites comme Ecobank.

Le plus important n'est pas la nationalité du capital, mais son utilité.


Quelle devrait être la vocation des banques à capitaux africains selon vous ?

 

Retrouvez la suite de l'interview dans le dernier numéro de votre magazine Sika Finance disponible en téléchargement gratuit en cliquant sur la une ci dessous. 

 

Jean Mermoz Konandi

Publié le 02/06/22 12:27

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

6T9qJpQp08Rggqbuqv7af6dAfwi7-9r0Iu1mKfJ_iyw False