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La situation économique du Ghana est depuis le début de cette année, sous les feux des projecteurs. Avec un niveau d'inflation record (33,9 % en août 2022), une dette à plus de 80% du PIB et la forte dépréciation du Cedi (-39% par rapport au dollar) la monnaie locale, le pays a été relégué par Fitch Ratings et Moody's dans la catégorie CCC, au bord du défaut de paiement. Ce qui signifie, que le pays pourrait ne plus être en mesure de rembourser sa dette au regard de ses propres capacités financières.
Accra n'avait en son temps pas tardé à critiquer et dénoncer la fiabilité de ces rapports, ce d'autant que le pays était engagé dans des " politiques audacieuses…pour relever les défis macro-budgétaires ", selon les propos de Ken Ofori-Atta, le ministre ghanéen des Finances.
Des critiques qui laissent de marbre des agences de notation sûres de leur fait. Dans une récente sortie, Mahin Dissanayake, le directeur principal de l'agence de notation Fitch a de nouveau enfoncé le clou en déclarant que le défaut de paiement de la dette souveraine du Ghana restait une " une forte probaibilité ", rapporte Reuters.
Une déclaration qui intervient au moment où une délégation du FMI est attendue dans les prochains jours à Accra pour discuter d'un programme de restructuration de la dette en monnaie locale.
Mahin Dissanayake a déclaré que cet accord était "très inhabituel" et que sa mise en œuvre pourrait gravement menacer le secteur bancaire local. "Les banques ghanéennes (...) détiennent d'importants volumes de titres publics, de sorte que la situation actuelle de la dette est une source d'inquiétude pour le secteur. Nous estimons que s'il y avait une décote de 30%, cela rendrait au moins plusieurs banques insolvables", a-t-il confié à Reuters.
En plus des banques locales, Mahin Dissanayake estime que la restructuration de la dette impacterait les compagnies d'assurance, les fonds de pension, les gestionnaires d'actifs et toute personne qui détient des titres d'État. Une situation d'autant plus plausible que l'Etat ghanéen ne peut recourir au marché international de la dette vu sa notation financière et l'environnement mondial.
Le recours au FMI, une option que le pays avait longtemps refusé, se révèle aujourd'hui comme l'ultime rempart. Selon Bloomberg les discussions du pays avec le fonds porteraient sur un accord de prêt de 3 millions de dollars sous la forme d'une facilité élargie de crédit. Il s'agit du principal outil de soutien du Fonds pour renflouer les réserves de change des pays à faible revenu confrontés à des problèmes prolongés de balance des paiements.
Fernand Ghokeng
La Rédaction
Publié le 23/09/22 17:17
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