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Confronté à une crise de la dette, le Ghana va recourir à la titrisation pour ne pas avoir à débourser, du moins dans l'immédiat, l'équivalent de 3,3 milliards de dollars contractés auprès de la Bank of Ghana (BoG), la Banque centrale, selon les informations de Bloomberg.
Dans le détail, Accra ambitionne de convertir cette dette en obligations. Autrement dit, l'Etat compte solliciter des investisseurs à qui vendre cette dette, y compris les intérêts, en contrepartie d'obligations dont il garantit le remboursement sur une période plus longue, suivant une échéance convenue à l'avance.
Pour le pays, l'intérêt d'une telle manœuvre est donc de ne pas avoir à décaisser dans l'immédiat une enveloppe qu'il pourra, avec la titrisation, étaler sur plusieurs années. Un choix d'autant plus nécessaire qu'il se trouve dans une situation où il est contraint de renégocier l'ensemble de sa dette s'il souhaite décrocher, d'ici la fin du trimestre, le très attendu soutien de 3 milliards de dollars du FMI pour relancer son économie à la peine.
Dans une note publiée en début de semaine, Fitch Solution soulignait que le pays, déjà classé en défaut de paiement, doit absolument obtenir le financement du FMI avant fin mars, au risque de voir la confiance des investisseurs s'effriter un peu plus, au point de faire remonter les taux d'intérêt et accélérer la dépréciation du cédi.
Déjà en décembre dernier, le pays avait annoncé qu'il ne paiera pas les remboursements d'une partie de sa dette extérieure, bilatérale et commerciale. Et il a engagé des négociations avec les détenteurs de la dette publique locale. Selon Bloomberg, le gouvernement a invité les investisseurs locaux à échanger 137,3 milliards de cédis de titres, soit 11,2 milliards de dollars, en de nouveaux titres moins rémunérateurs (avec une décote) d'ici le 7 février.
Le confrère relève que la dette publique avait atteint 575,7 milliards de dollars en novembre, soit environ 47 milliards de dollars, représentant 105% du PIB. Un niveau qu'il compte ramener à 55% du PIB d'ici 5ans, en 2028.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 05/02/23 19:27
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