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Le cabinet conseil à l'investissement AFRIKA FORWARD, dont le siège est basé à Abidjan, publie sur notre site web des notes à l'attention des investisseurs, relatives à certains secteurs porteurs. Ces notes sont une synthèse des critères majeurs macro et microéconomiques entrant dans le processus de prise de décision à l'investissement.
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1- HISTORIQUE DE LA MANGUE EN COTE D'IVOIRE
La mangue magnifera indica a été introduite en Afrique de l'Ouest, au XIXème siècle. Si dans les années 80, les mangots1 et la variété Amélie2, composaient 90% des vergers de manguiers en Afrique de l'Ouest, aujourd'hui plus de 50 % des mangues ouest-africaines exportées sont des variétés floridiennes3, et à un degré moindre des Amélie, produites dans la région de savane sèche entre Korhogo (Côte d'Ivoire), Yanfolia (Mali), et Bobo-Dioulasso (Burkina).
La mangue est le septième fruit le plus produit dans le monde, avec un tiers de la production provenant de sa zone d'origine en Inde. Les premiers vergers de mangues en Côte d'Ivoire ont été créés entre 1865 et 1910 avec les variétés antillaises appelées communément " mangot " et " Amélie ".
Pendant longtemps, la mangue a été principalement cueillie et consommée sur place en Côte d'Ivoire. Cependant, depuis 1981, année où elle a été exportée pour la première fois sur le marché français, elle est devenue la troisième production agricole d'exportation du Nord de la Côte d'Ivoire, après le coton et l'anacarde.
L'exportation ivoirienne concerne essentiellement les mangues des variétés Kent, Kéitt et Amélie. La variété Amélie est de plus en plus abandonnée au profit des variétés colorées telles que Kent, Kéitt, Zill, Palmer et Brooks très appréciées par le marché européen4.
La production de mangues fraîches (couleur rouge) en Côte d'Ivoire commence en mars pour les variétés les plus précoces (Zill, Amélie, Kent) et s'étend jusqu'en août pour les variétés les plus tardives (Brooks).
La mangue est devenue un produit économique important pour les populations vivant dans le Nord de la Côte d'Ivoire. Les exportations de mangue de la Côte d'Ivoire ont considérablement augmenté au fil des ans, passant de 71 tonnes en 1981 à 22 533 tonnes en 2015, et atteignant plus de 40 000 tonnes en 2019. Troisième fournisseur du marché européen, la Côte d'Ivoire est également le premier pays africain exportateur de mangues, loin devant les autres pays d'Afrique de l'Ouest. La Côte d'Ivoire a connu des exportations record en 2021, avec plus de 47 500 tonnes expédiées en Europe. La mangue est le troisième fruit exporté par le pays derrière la banane et l'ananas générant plus de 16,8 milliards de F CFA de recettes en 2021.
Selon la FAO, la production de mangue5 en Côte d'Ivoire est estimée à environ 180 000 tonnes en 2021 contre 45 206 tonnes en 2010, ce qui représente une croissance moyenne annuelle de 15%.
Localisation de la production
Les vergers de manguiers sont principalement concentrés dans la zone nord du pays, plus précisément dans les régions de Korhogo, Sinématiali et Ferkessédougou (avec une superficie totale de 2 000 hectares), ainsi que dans les villes de Boundiali (200 hectares), Odienné (150 hectares) et Bouaké (1 500 hectares). Cette région est très propice à la culture de la mangue en raison de la bonne alternance entre les saisons sèches et humides.
Les manguiers plantés en Côte d'Ivoire ont un rendement à l'hectare moins élevé, avec un maximum de trois à sept tonnes, ce qui est inférieur aux conditions de culture optimales que l'on peut trouver en Inde et au Brésil. Dans ces pays, les variétés Kent peuvent produire entre 10 et 15 tonnes par hectare, tandis que les variétés Keitt et Palmer peuvent produire entre 15 et 20 tonnes par hectare.
Transformation de la mangue
La filière de la mangue subit des pertes considérables entre la quantité de mangues produites et la quantité de mangues exportées. Les pertes post-récolte sont estimées à environ 30 à 35% de la production totale, soit entre 54 000 tonnes et 63 000 tonnes de mangues perdues après récolte sur une production de 180 000 tonnes en 2021.
La transformation de la mangue fraîche en sous-produits tels que la mangue séchée, le jus de mangue, la confiture de mangue, etc., pourrait contribuer à résoudre le problème des pertes post-récolte auquel la filière de la mangue est confrontée.
La mangue séchée
La transformation de la mangue en mangue séchée est une activité encore peu mature en Côte d'Ivoire. Dans les années 90, de petites unités de transformation de mangues en mangues séchées existaient déjà. Toutefois, elle a connu une évolution significative entre 2014 et 2016, impulsée par le PPAAO/WAAP, programme financé par la Banque Mondiale. L'objectif était d'appuyer trois sociétés coopératives de producteurs (à Ferkessédougou, Boundiali et Korhogo) afin qu'elles puissent chacune obtenir une unité de séchage semi-industriel de mangues.
Entre 2017 et 2021, la transformation en mangues séchées est passée respectivement de 89 tonnes à 593 tonnes représentant une croissance annuelle moyenne de 66%. La mangue séchée est le principal axe de valorisation de la mangue en Côte car elle représente 67% du volume total de mangues transformées.
Le jus de mangue
Le jus de mangue est le deuxième type de valorisation le plus usité de la mangue fraîche en Côte d'Ivoire. Cependant, son développement est plus lent, avec 28% du volume des mangues fraîches transformées, traité par 10 unités de transformation sur les 36 unités de transformation de mangues fraîches (mangues séchées, jus et nectar de mangue, et confitures de mangues) disponibles en 2021.
Unités locales de transformation de la mangue fraîche
Une étude de l'InterMangue montre qu'il existe trois types d'unités de transformation de la mangue fraîche en Côte d'Ivoire, à savoir :
- les unités de transformation de mangue séchée, au nombre de 24 et qui représentent 67% du volume total de mangues transformées ;
- les unités de transformation de jus et de nectar de mangue, au nombre de 10 et qui représentent 28% du volume total de mangues transformées ; et
- les unités de transformation des autres produits comme la confiture de mangue, au nombre de 2 et qui représentent 5% du volume total de mangues transformées.
2- MARCHE MONDIAL DE LA MANGUE
Selon Tridge6, en 2020, la production mondiale de mangues est concentrée principalement en Asie et plus précisément en Inde qui produit en moyenne 24 millions de tonnes (45,22% de la production mondiale). Outre l'Inde, les autres grands producteurs mondiaux de mangues sont l'Indonésie (6,61 %), le Mexique (4,34%), la Chine (4,33%), le Pakistan (4,28%), le Brésil (3,90%), la Thaïlande (3,04%).
Les principaux exportateurs mondiaux de mangues sont la Thaïlande (16,7%), le Mexique (12,7%), les Pays-Bas (11,1%), le Pérou (7,9%), le Brésil (6,3%) et l'Inde (4,6%). La Côte d'Ivoire représente 1,4% des exportations mondiales de mangue. Selon les données de TradeMap, les exportations mondiales de mangues fraîches ont augmenté de 5 % en valeur et de 3 % en volume entre 2018 et 2022.
La demande mondiale de mangues est en augmentation, en particulier dans les pays tempérés où les mangues gagnent rapidement en popularité. Les principaux pays importateurs de mangues dans le monde sont les États-Unis (19,4%), la Chine (18,7%), les Pays-Bas (8,3%), l'Allemagne (5,8%), le Royaume-Uni (5,5%), la France (3,7%). Selon les données de TradeMap, les importations mondiales de mangues fraîches ont augmenté de 6 % en valeur et de 5 % en volume entre 2018 et 2022.
Le marché mondial de la mangue est le plus grand marché de fruits tropicaux au monde. En effet, la mangue est une source riche en vitamines et en minéraux, ce qui en fait un aliment très populaire et nutritif.
En 10 ans, la production mondiale de mangues a augmenté en moyenne de 4 % par an, passant de 36,9 millions de tonnes en 2010 à 54,7 millions de tonnes en 2020. Cette hausse de l'offre de mangues est due à une demande croissante à l'échelle mondiale, résultant de la croissance démographique, de l'augmentation du pouvoir d'achat et d'une prise de conscience accrue des bienfaits de la mangue pour la santé. Cette tendance a également encouragé de nouveaux producteurs à entrer sur le marché. La demande mondiale de mangues se concentre principalement sur les variétés mûres et cultivées spécifiquement pour une consommation directe, ainsi que sur les produits dérivés tels que le jus, la purée et la confiture.
Toutefois, il convient de noter que l'offre de mangues est toujours soumise à des facteurs climatiques extrêmes, tels que les ouragans, les sécheresses et les pluies excessives.
Marché des produits dérivés de la mangue fraîche
En 2021, les principaux importateurs de jus de mangue7 en volume dans le monde étaient les États-Unis (271 304 m3), les Pays-Bas (84 110 m3), la Chine (83 993 m3), l'Allemagne (83 942m3), l'Australie (53 456 m3), le Japon (49 631 m3), la France (43 521 m3), le Canada (40 654 m3), l'Autriche (35 549 m3).
Sur la période allant de 2017 à 2021, la demande mondiale de jus de mangue a augmenté en moyenne de 7% en valeur, avec une croissance moyenne de 20% par an pour les États-Unis. Les États-Unis représentent 22,1% des importations mondiales de jus de mangue, suivis de l'Allemagne (7,9%) et des Pays-Bas (6,9%).
En 2021, les principaux importateurs de confiture de mangue en volume dans le monde étaient les États-Unis (218 916 tonnes), l'Allemagne (113 350 tonnes), la Russie (104 695 tonnes), la France (99 193 tonnes), les Pays-Bas (57 424 tonnes),le Canada (55 139 tonnes), l'Italie (44 729 tonnes), le Royaume-Uni (43 786 tonnes).
Sur la période allant de 2017 à 2021, la demande mondiale de confiture de mangue8 a augmenté en moyenne de 3% en valeur et 2% en quantité, avec une croissance moyenne de 12% par an en volume pour les États-Unis. Les États-Unis représentent 15,1% des importations mondiales de confiture de mangue, suivis de l'Allemagne (7,7%) et la Russie (7,1%).
Concernant la mangue séchée, il n'existe pas de code statistique du commerce international (code SH) qui lui est spécifique. Cela signifie qu'il n'y a pas de statistiques détaillées sur les importations de mangues séchées dans le monde. Par conséquent, les données quantitatives présentées ci-dessous sont basées sur des estimations de l'industrie.
Selon les données estimées les plus récentes disponibles pour l'année 2020, les principaux importateurs mondiaux de mangues séchées sont les États-Unis (9 071 tonnes), l'Allemagne (1 975 tonnes), le Royaume-Uni (1 300 tonnes), la France (825 tonnes), suivi avec des quantités plus faibles, par les Pays-Bas, la Suisse, l'Italie10.
Avec le Royaume-Uni, l'Allemagne représente la moitié du marché européen de la mangue séchée. L'Allemagne est le plus grand marché d'Europe de la mangue séchée et il se développe rapidement.
De plus, le Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI) prévoit que le marché européen des mangues séchées connaîtra une croissance stable à moyen et long terme, avec un taux de croissance annuel moyen de 5 à 6%. Cette croissance sera stimulée par les changements dans les habitudes de consommation des Européens, notamment la demande croissante pour des collations plus saines et la réduction de la consommation de collations sucrées. Les pays offrant les meilleures opportunités aux fournisseurs des pays en développement sont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Suisse et l'Italie.
La mangue fraîche est le segment le plus important du marché mondial de la mangue, représentant la majeure partie de la consommation mondiale de mangues. Les marchés de la mangue séchée, de la confiture de mangue et du jus de mangue sont également en constante croissance en raison de l'augmentation de la demande pour des aliments plus sains et l'intérêt croissant pour les aliments exotiques.
3- REGLEMENTATION ET MESURES GOUVERNEMENTALES
En Côte d'Ivoire, la filière de la mangue est régulée par le Ministère chargé de l'Agriculture et du Développement Rural. Ce ministère a pour mission de veiller à la mise en place de politiques et de programmes pour le développement de l'agriculture, y compris la filière de la mangue.
La régulation de la filière de la mangue comprend plusieurs aspects, notamment :
- les normes et standards de qualité pour la production, la transformation et l'exportation de la mangue ;
- la certification des producteurs, des transformateurs et des exportateurs de mangues, afin de garantir la qualité et la sécurité des produits ;
- un système de surveillance pour contrôler la qualité des produits, détecter les fraudes et les pratiques illégales.
Depuis 1995, l'Organisation Centrale des Producteurs Exportateurs Ananas, Bananes et Mangues (OCAB) a pris en main la filière et s'attelle à organiser et à promouvoir les exportations de mangues, avec le soutien du gouvernement et de l'Union européenne.
Le 13 décembre 2018 voit la création d'une Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA) dénommée Interprofession des acteurs de la filière mangue (Inter-Mangue). L'inter-Mangue comprend trois (3) collèges à savoir :
- les producteurs ;
- les commerçants (exportateurs, prestataires de conditionnement, techniciens de récolte, commerçants locaux) ;
- les transformateurs.
Le collège des producteurs comprend les membres regroupés au sein de l'Union des Producteurs de Mangues de Côte d'Ivoire (UPMACI), l'Union des Coopératives des Producteurs de Mangues de Côte d'Ivoire (UCPMCI) et sept (7) producteurs indépendants.
Le collège des commerçants regroupe les faîtières que sont : l'Association Régionale des Exportateurs de Mangues (AREXMA), l'Organisation des Producteurs de Bananes, Ananas et Mangues en Côte d'Ivoire (OBAM-CI), l'Organisation Centrale des Producteurs et Exportateurs d'Ananas, Bananes et Mangues (OCAB), l'Association des Techniciens de Récolte de Mangues de Côte d'Ivoire (ATERMACI) et l'Association des Conditionneurs de Mangues de Côte d'Ivoire (ACMCI).
Le collège des transformateurs, comprend l'Union des Transformateurs de Mangues de Côte d'Ivoire (UTMACI) et plusieurs transformateurs individuels.
L'objectif principal d'Intermangue est de contribuer à la croissance et au développement durables de la filière mangue en Côte d'Ivoire, en renforçant la compétitivité des acteurs, en augmentant la valeur ajoutée et en favorisant une plus grande intégration sur les marchés nationaux et internationaux.
De plus, différentes structures nationales interviennent en appui à la filière mangue. Parmi les principales structures, deux peuvent être citées :
- le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), organisation professionnelle, chargée de financer les programmes de recherche appliquée, de conseil agricole, de formation aux métiers et de renforcement des capacités des organisations agricoles et forestières.
- le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), société ayant pour vocation de mener des programmes de recherche dans les domaines agricoles et agro-industriels, et d'en diffuser les résultats.
En outre, l'Etat ivoirien a initié plusieurs projets afin de relancer la filière mangue, tels que :
- le Projet d'Appui au Renforcement de la Compétitivité du Secteur Industriel (PARCSI).
Il est financé à hauteur de 8,23 milliards F CFA alloué par le Fonds africain de développement du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) assorti d'une contrepartie du gouvernement ivoirien d'environ 1,22 milliards F CFA pour financer l'industrialisation des filières mangue et ananas. De 2017 (date de mise en œuvre du projet) à 2019, 130 cadres d'entreprises ont été formés dans les domaines du management, de la gestion financière, du marketing, de la gestion de la maintenance industrielle et la gestion de la production. De plus, en décembre 2022, le Sofitel Hôtel Ivoire a abrité la cérémonie de remise officielle de certificats à 40 entreprises de divers secteurs d'activité accompagnées dans le cadre du Projet ;
- le Projet des Chaînes de valeur Compétitives pour l'Emploi et la Transformation économique (PCCET), lancé officiellement le 02 avril 2022 d'un coût global de 108,6 milliards de F CFA.
Bénéficiant d'un financement de la Banque mondiale, le PCCET, selon le Gouvernement, vise notamment à la modernisation de l'agriculture ivoirienne (mangue, ananas, hévéa, palmier à huile), à l'amélioration de la compétitivité des chaînes de valeur, et à l'accroissement de l'accès au financement pour les agriculteurs et les entreprises mal desservis. Le 19 juin 2023, est prévu le lancement officiel d'un projet du PCCET concernant la création d'une facilité d'investissement à long terme (FILT) appelée CDC-CI Capital. Cette FILT sera établie en tant que filiale de la Caisse des dépôts et des consignations de Côte d'Ivoire (CDC-CI), et sera, selon le Gouvernement, dotée d'un fonds de 70 millions de dollars américains, soit environ 38 milliards de FCFA.
4- CONTRAINTES
- Les unités de transformation manquent souvent de fonds de roulements au moment adéquat pour l'achat de la matière première pendant la campagne ;
- La plupart des agriculteurs en Côte d'Ivoire n'ont pas adopté de technologies et pratiques agricoles modernes pour améliorer la qualité et la quantité de leurs cultures de mangue ;
- Les acteurs de la filière mangue en Côte d'Ivoire manquent de formation et d'expertise pour améliorer leurs pratiques et leurs performances ;
- Les maladies et ravageurs affectent la production et la qualité des mangues et entrainent des pertes post récoltes.
5- OPPORTUNITES
- La mangue est l'un des cinq (5) fruits tropicaux les plus consommés dans le monde ;
- La mangue présente un large éventail de possibilités de transformation, à travers la mangue séchée, la confiture de mangue, les chips de mangue, le jus de mangue et le beurre de mangue qui rentre dans la fabrication de plusieurs produits corporels ;
- L'ambition de la Côte d'Ivoire de transformer 50% des produits agricoles dont la mangue à l'horizon 2025 ;
- La Côte d'Ivoire à un grand besoin d'unités de transformation de mangues car plus du tiers des mangues produites pourrissent ;
- La Côte d'Ivoire a un grand besoin en entités de ramassage, de traitement, de conditionnement et de transport des mangues fraiches et transformées ;
- La Côte d'Ivoire à un grand besoin en équipements et machines locales pour la transformation de mangue ;
- La demande en mangues et produits transformés en Côte d'Ivoire et dans le monde est en constante augmentation ;
- L'activité de transformation de mangues est éligible au code des investissements qui accorde des exonérations fiscales et douanières aux opérateurs de la filière.
6- ANALYSE SWOT
7- CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Les exportations de mangues représentent 40 % des exportations de fruits (hors noix de cajou) de la zone UEMOA. La Côte d'Ivoire est le premier exportateur de fruits de l'UEMOA, avec 70 % des exportations, et le premier exportateur de mangues fraîches de l'Union, avec 50 % des exportations. Cependant, le taux de transformation de la mangue fraîche en Côte d'Ivoire reste faible, avec moins de 10 % de transformation. Pourtant, l'État de Côte d'Ivoire vise un taux de transformation de ce produit de 50 % d'ici 2025.
A cet effet, il a mis en place des projets visant à promouvoir l'industrialisation de plusieurs matières premières dont la mangue. Il s'agit notamment du Projet d'Appui au Renforcement de la Compétitivité du Secteur Industriel (PARCSI), et du Projet des Chaînes de Valeur Compétitives pour l'Emploi et la Transformation Économique (PCCET).
De plus, la consommation mondiale de produits transformés de la mangue, en particulier la mangue séchée est en constante hausse depuis 2020 et est prévue se maintenir à moyen et long terme, avec un taux de croissance annuel moyen de 5 à 6%.
On note également des pertes post-récolte importantes en Côte d'Ivoire estimées à environ 30 à 35% de la production totale.
Ces éléments relatifs à la disponibilité de la matière première, à la croissance du marché mondial et à la volonté du gouvernement d'accompagner ce secteur, représentent des opportunités d'investissements auxquelles il faut ajouter les besoins relatifs aux différents niveaux de la chaîne de valeur, notamment dans la production, l'entreposage et la logistique, la fabrication de machines et leur entretien, ainsi que la valorisation des déchets.
Toutefois, le secteur de la mangue en Côte d'Ivoire est confronté à plusieurs défis, tels que la saisonnalité de la production due aux changements climatiques, la vulnérabilité des mangues fraiches aux maladies, la faible capacité de conservation entraînant des pertes post-récolte, le manque de productivité et le manque de technologies de transformation locales.
En conclusion, investir dans la transformation de la mangue en Côte d'Ivoire représente une opportunité même s'il existe des risques qui peuvent être mitigés par la prise en compte des défis du secteur.
1 Variété de mangue plus petite et plus fibreuse
2 La mangue Amélie est une variété qui possède une chair très goûteuse, exempte de fibres. C'est un fruit de petit calibre par rapport aux autres variétés de mangues.
3 Les variétés floridiennes ont été créées dans un centre de diversification de Floride puis diffusées partout dans le monde. Ce sont des variétés très colorées et attractives.
4 FruiTrop 2018
5 La production de mangues fraîches en Côte d'Ivoire repose actuellement sur des estimations en raison d'un manque d'études approfondies sur la filière.
6 Tridge est une plateforme agroalimentaire qui propose un outil de gestion et d'optimisation des chaînes d'approvisionnement pour environ 150.000 produits référencés en termes de prix, de volume et de part de marché.
9 https://www.ers.usda.gov/data-products/
Par Wilfried KONAN, Economiste Junior, AFRIKA FORWARD
Plus d'informations au +225 27 20 23 05 21 et sur www.afrikaforward.com
Communiqué
Publié le 11/07/23 08:24
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