L’Afrique réclame des partenariats équitables avec les États-Unis

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L'Afrique veut tourner la page de la dépendance et ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations économiques avec les États-Unis. Réunis à Luanda, capitale de l'Angola, pour le sommet d'affaires États-Unis–Afrique, sept chefs d'État du continent et des centaines de dirigeants publics et privés ont plaidé pour des partenariats plus équitables, capables de soutenir une industrialisation à grande échelle.

Dans une salle comble rassemblant plus de 2 000 participants, le ton a été donné dès les premières interventions : les barrières douanières américaines freinent les exportations africaines et doivent être levées. L'objectif est clair : stimuler les échanges, favoriser la montée en gamme des chaînes de valeur locales, et réduire la dépendance à l'aide extérieure. Le président angolais João Lourenço, hôte du sommet, a appelé à des investissements massifs dans les infrastructures et l'industrialisation, plutôt qu'à une perpétuation de l'aide.

Le message a été amplifié par le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, qui a exhorté les partenaires internationaux à ''agir selon les données, pas selon les perceptions''. Une remarque qui fait écho notamment, selon les experts, à la situation de la Côte d'Ivoire, souvent considérée comme un marché à risques, alors qu'elle est l'une des économies les plus performantes de l'UEMOA, avec un potentiel manufacturier et logistique en pleine montée.

Le sommet a aussi mis en avant le corridor de Lobito, reliant l'Angola, la Zambie et la RDC, comme modèle de coopération transfrontalière. Ce projet, soutenu à hauteur de 1,5 milliard de dollars par la BAD, illustre la volonté d'intégrer les économies africaines autour d'infrastructures partagées. Si la Côte d'Ivoire n'est pas concernée directement, le parallèle est évident avec les ambitions portées au sein de la CEDEAO, notamment autour des corridors Abidjan-Lagos ou Abidjan-Ouagadougou.

Au-delà des routes et des rails, l'Afrique explore aussi de nouveaux outils de financement. Le recyclage d'actifs qui consiste à transférer des infrastructures publiques matures à des opérateurs privés pour libérer des ressources, gagne en traction avec l'implication d'Africa50, plateforme d'investissement panafricaine appuyée par la BAD.

Autre piste évoquée : les obligations vertes. Alors que le continent n'émet qu'une fraction de ces instruments financiers (moins de 1 % du total mondial), le potentiel est immense, notamment pour accompagner les transitions énergétiques et urbaines. La Côte d'Ivoire, qui multiplie les projets d'infrastructures durables, pourrait y voir un levier d'attractivité financière et de souveraineté budgétaire.

La Rédaction

Publié le 24/06/25 17:13

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